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Frères d’armes désunis : le partage inégal du butin ravive les divisions à Goma

Redigé par Tite Gatabazi
Le 29 septembre 2024 à 07:38

Une accalmie fragile s’est posée, comme un souffle léger, sur Mugunga, jeudi 26 septembre, après une nuit de tumulte où les échos sourds des affrontements avaient réveillé la peur dans les camps de déplacés. Ces terres, autrefois promesses d’asile pour des milliers de cœurs meurtris, se retrouvent de nouveau prises dans l’étau de la violence. À l’ouest de Goma, dans cette région du Nord-Kivu, des tirs d’armes lourdes et légères ont résonné dans les entrailles du parc des Virunga, transformant Rusayo en champ de bataille.

Le conflit, cette fois, n’est pas seulement une guerre contre les rebelles des FDLR, mais un affrontement entre anciens alliés. Les forces armées congolaises, les FARDC, s’opposent aux Wazalendo, cette force d’autodéfense, autrefois frères d’armes, aujourd’hui séparés par l’ombre des querelles intestines. Sous les apparences d’une lutte commune, se dessinent les contours d’un conflit plus sournois : celui de la division entre alliés. Les règlements de comptes se multiplient, alimentés par la soif de pouvoir et les dissensions autour du partage inégal du butin de guerre.

Les accords tacites, scellés dans le sang des batailles passées, se délitent, laissant place à une méfiance grandissante. La lutte pour la survie dépasse désormais la quête de territoire ou la protection des civils. Derrière les uniformes et les armes, c’est une guerre fratricide pour l’accès aux richesses clandestines de la région qui se joue, une course où les rêves de richesse rapide creusent des fossés entre ceux qui, hier encore, se battaient côte à côte. Chaque affrontement laisse derrière lui des villages en cendres et des déplacés en quête de réconfort, tandis que les seigneurs de guerre tirent les ficelles de leur ambition démesurée.

Les déplacés de Mugunga, figures d’une humanité déracinée, ont pour la troisième fois en un mois été exposés à ces batailles qui les dépassent, pris en otage par un conflit dont ils ne comprennent plus les rouages. Les autorités, quant à elles, gardent un silence pesant. Mais dans les murmures de la société civile, une vérité amère se dessine : ces combats ne sont plus seulement ceux de la survie, mais de la trahison et de la lutte pour le contrôle des ressources, une guerre dans la guerre, où la fraternité des armes laisse place à la trahison.

Les Wazalendo, miliciens enrôlés par les FARDC pour jouer le rôle de soldats supplétifs et servir de chair à canon

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