Originaire de la chefferie de Bafuliiru, dans le territoire d’Uvira (Sud-Kivu), Bitakwira est un homme politique radical connu pour son hostilité envers les Congolais tutsi, qu’il qualifie d’étrangers indésirables en RDC.

En raison du soutien qu’il manifestait aux activités des Wazalendo et de leur idéologie, il est devenu leur représentant politique dans le Sud-Kivu, dirigeant à plusieurs reprises des réunions pour exhorter ces factions à empêcher l’AFC/M23 de prendre d’autres territoires après Goma et Bukavu.

Le député a cette fois-ci exprimé sa préoccupation face à la poursuite des affrontements entre Wazalendo et les FARDC dans la ville d’Uvira, soulignant que le contrôle sur ces groupes semble désormais hors de portée.

Ces tensions font suite aux incidents du 23 novembre 2025, lorsque des combats ont éclaté entre les FARDC et des combattants de Wazalendo qui tentaient de piller une aide destinée aux populations, causant la mort de quatre personnes et en blessant 14 autres.

Dans une tentative de rappel à l’ordre, Bitakwira a rappelé aux combattants de Wazalendo les conditions difficiles dans lesquelles ils vivaient avant de collaborer avec leur armée nationale. « Souvenez-vous de vos années passées dans les forêts, lorsque vous n’aviez encore aucun contrôle sur Sange, Luningu, Luliba ou Uvira. Rappelez-vous des puces qui infestaient vos habits », a-t-il notamment déclaré.

Le député a également critiqué la dérive des Wazalendo, autrefois, selon lui, symbole de fierté pour le pays, aujourd’hui transformés en groupe indiscipliné de bandits qui s’en prennent aux populations civiles, alors que l’AFC/M23 mène ses opérations de manière professionnelle dans les zones qu’il contrôle.

« Ils volent du bétail et ont assassiné plusieurs personnes. Cependant, à Bukavu, sous les rebelles de l’AFC/M23, la situation n’est pas aussi catastrophique que celle qui prévaut à Uvira. À Goma, si des réprimandes sévères sont observées, la population n’est pas exposée aux tirs, comme c’est le cas à Uvira », a-t-il ajouté.

Face à cette situation, Bitakwira a averti que si ces agissements continuent, l’État congolais retirera toutes les armes fournies aux Wazalendo, procédera à des arrestations et subira l’imposition d’éventuelles sanctions par des puissances étrangères et des organisations internationales.

« Si ce comportement ne cesse pas, vos armes seront confisquées et beaucoup d’entre vous seront jetés en prison. Ces morts quotidiennes et ces tirs incessants… qui en est responsable ? Ce sont les Wazalendo. Demain, les États-Unis, l’Union européenne et l’État congolais eux-mêmes feront de vous un groupe classé terroriste », a-t-il averti.

Par ailleurs, de nouveaux affrontements entre les Wazalendo et les FARDC ont été signalés ce 24 novembre à Uvira, contraignant la population à suspendre ses activités. Comme la veille, plusieurs décès et blessés ont été répertoriés, alimentant l’inquiétude suscitée par cette milice pro-gouvernementale.

Le député congolais Justin Bitakwira a vivement critiqué les Wazalendo, malgré leur collaboration avec les forces nationales à l’est de la RDC