Le 19 juillet 2025, sous l’égide du Qatar, un cadre d’accord visant un accord de paix avait été signé entre l’AFC/M23 et le gouvernement congolais, avec des engagements clairs : un cessez-le-feu définitif et la libération des prisonniers d’ici fin juillet. L’AFC/M23 s’était engagée à revenir à Doha pour poursuivre les négociations avant le 8 août. Pourtant, aucune délégation de la coalition ne s’y est rendue, le vice-président Bertrand Bisimwa expliquant ce 7 août aux médias que l’absence d’invitation formelle était la cause de ce retard.
Par ailleurs, l’AFC/M23 accuse le gouvernement de Kinshasa de ne pas respecter le cessez-le-feu, indiquant que les forces armées congolaises, ainsi que celles du Burundi, les FDLR et les Wazalendo, continuent d’attaquer les populations Banyamulenge dans la province du Sud-Kivu. « Kinshasa doit arrêter ces jeux », a avertit Bisimwa, précisant que toute riposte de la coalition ne saurait être considérée comme une violation du cessez-le-feu. La coalition a aussi pointé la non-libération de 700 prisonniers, condition clé pour la poursuite des pourparlers.
Le fédéralisme, solution pour la RDC ?
Au-delà des négociations, l’AFC/M23 défend un modèle politique fédéral pour la RDC. Elle estime que la centralisation du pouvoir à Kinshasa est à l’origine des nombreuses difficultés que connaît le pays, en raison notamment de la mauvaise gestion économique et de la marginalisation des provinces. Le fédéralisme permettrait, selon elle, de doter les provinces d’une plus grande autonomie dans la gestion de leurs ressources, avec la possibilité de conserver jusqu’à 60 % des revenus locaux, contre 40 % pour l’État central, à l’instar des propositions de l’homme politique Olivier Kamitatu.
La RDC compte aujourd’hui 25 provinces et la ville de Kinshasa, chacune dirigée par un gouvernement local et une assemblée provinciale. Or, selon la Constitution actuelle, les provinces ne perçoivent que 40 % de leurs ressources, une disposition contestée par plusieurs provinces minières et agricoles, notamment le Haut-Katanga, le Lualaba, le Tanganyika et le Nord-Kivu.
L’AFC/M23 cite en exemple plusieurs pays fédéraux – États-Unis, Allemagne, Belgique, Suisse, Canada, Nigeria, Émirats arabes unis – où ce système aurait favorisé la stabilité et le développement. Elle réclame que les provinces aient autorité sur l’exploitation minière, l’agriculture, le tourisme, la culture, les forêts, les infrastructures et l’énergie, tandis que Kinshasa garderait le contrôle de la défense, des affaires étrangères et de la fiscalité.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, avait mis en garde contre le fédéralisme, y voyant une manœuvre dissimulée de l’AFC/M23 pour diviser, selon lui, la RDC, parlant d’un « projet caché » visant à morceler le pays. L’ancienne ministre des Droits de l’Homme, Marie-Ange Mushobekwa, avait quant à elle appellé à la prudence et au dialogue, soulignant que l’instauration du fédéralisme nécessite une préparation et une sensibilisation approfondies des populations, à l’image des autres pays fédéraux.
Les négociations de paix sont toujours prévues cette semaine au Qatar. Le secrétaire général de l’AFC/M23, Benjamin Mbonimpa, avait indiqué lors d’une conférence de presse fin juillet qu’il proposerait officiellement le fédéralisme lors de ces discussions, soulignant l’importance de ce modèle pour l’avenir politique et économique de la RDC.

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