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La région des grands lacs : changement de paradigme

Redigé par Tite Gatabazi
Le 4 mars 2022 à 01:05

Depuis son accession à la magistrature suprême, Tshisekedi s’emploie, bon an, mal an, à incarner l’alternance et l’aspiration au développement de la RDC.

Les gros intérêts du clan Kabila étaient pendant deux ans un rapport de force défavorable au Chef de l’Etat.

Tshisekedi vient de prendre la présidence tournante du mécanisme d’application des accords sur la paix, la sécurité et la coopération dans la région des grands lacs lors du sommet de Kinshasa.

Sept Chefs d’Etats ont fait le déplacement de Kinshasa pour le dixième sommet dudit mécanisme.

L’accord cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la région des grands lacs avait été signé le 24 février 2013 par les onze pays de la conférence internationale sur la région des grands lacs « CIRGL ».

Pendant ce temps, l’est de la RDC reste en proie à l’insécurité avec une présence et les exactions des FDRL et les ADF.

Mais Tshisekedi est résolu à poursuivre la pacification et la stabilisation de l’est de la RDC en coopération avec les Etats voisins.

D’ores et déjà, il faut mentionner que le Rwanda avait des préoccupations légitimes sur sa sécurité depuis la fin du génocide des tutsis en juillet 1994.

Cette dynamique domine la géopolitique régionale depuis cette date.

Mais les Chefs d’Etats, à des degrés divers, mettent tout en œuvre pour s’attaquer aux causes des conflits armés et d’instabilité dans la région.

Pour ce faire, il faut d’abord et avant tout une analyse prospective des différents intérêts qui nourrissent l’instabilité à l’est de la RDC. Mais également une évaluation approfondie des dynamiques et intérêts ancrés dans la classe dirigeante congolaise.

D’autant plus que se pose le problème sérieux des relations tant internes qu’extérieures qui soutiennent et nourrissent les alliances dans cette partie du pays.
Des conflits aux multiples racines avec en toile de fond l’instrumentalisation des identités au détriment de la conscience nationale.

Comme ce serpent de mer qu’est « la nationalité douteuse », la balkanisation et même l’infiltration de l’armée relayé par des leaders d’opinion assujettis aux intérêts étrangers.

Il y a donc besoin d’un recadrage du narratif des conflits qui persistent dans cette partie de la région depuis des décennies.

Bien plus, cette mise en perspective historique et même sociologique facilitera le traitement des causes réelles des violences et de l’instabilité.

Car cette région est aussi caractérisée par un relief accidenté, une densité humaine élevée et une grande proximité culturelle.

Il faut avouer que la RDC et son Président font face à des défis immenses.

De la lutte contre la corruption endémique (les antis valeurs) à la justice en passant par les infrastructures de base, la pacification de l’Est du pays et l’amélioration des conditions de vie de la population.

Depuis l’ère Mobutu, le pays est considéré comme une défaillance de gouvernance et de service à la population.

La corruption et la prédation étant les marques de fabrique des dirigeants à tous les niveaux et dans tous les secteurs.

Ce qui a été le terreau de la création et l’alimentation des rebellions de toute nature.

Les retombés de l’alternance tardent à se manifester pour un pays mal gouverné depuis son accession à l’indépendance.

Depuis la prouesse d’inversion de la majorité dans les institutions et la prise en mains des leviers du pouvoir par Tshisekedi, il a l’opportunité d’articuler la politique de son pays.

Et les résultats de la politique du dialogue avec les pays voisins ainsi que son action diplomatique porteuse d’avancées coupent l’herbe sous le pied des « vendeurs d’illusions » et qui par ailleurs entretiendraient des connexions avec des groupes rebelles.

Ceux-là qui ne veulent pas du tout de la paix et la concorde entre les peuples de la région.

Et sous couvert de défense de droits de l’homme, ils ont recours à la désinformation, la propagande et la manipulation voire au soutien des forces négatives.

Mais les mutations politiques récentes ont changé les paradigmes.

Tshisekedi incarne le renouveau et rappelle la nécessité d’un sursaut de conscience.
Début février 2022, le Président Kagame a annoncé la normalisation des relations avec le Burundi.

Lesquelles relations s’étaient dégradées depuis avril 2015 suite au coup d’Etat avorté contre Nkurunziza.

Le Burundi accusait le Rwanda d’abriter les putschistes tandis que le Rwanda lui reprochait ses liens avec les FDRL.

Soit dit en passant, Rusesabagina voulait faire du Burundi la base arrière de son mouvement terroriste. En route vers Bujumbura, il s’est retrouvé à Kigali.
Désormais tout ceci est derrière nous.

Côté Ugandais, le Général Muhoozi, chargé des opérations spéciales, commandant des forces terrestres, conseiller et fils du Président Museveni ; a effectué une visite très remarquée à Kigali le 22 février 2022.

Aussitôt après, le Rwanda a ouvert la frontière terrestre de Gatuna.
Mais les points de frictions entre les deux pays sont anciens et multiples. De la bataille de Kisangani à la fuite de Besigye en passant par la lettre de Museveni à Clare Short.

A cette époque, le nom du Général Kayumba Nyamwassa est présent dans les salons feutrés de Kigali. On lui prête des velléités de devenir Calife à la place de Calife de connivence avec Kampala.

Depuis plus de vingt ans, il règne un climat de suspicion et d’incertitude de part et d’autre.

Cette soudaine et apparente harmonie est une lueur d’espoir qui éloigne le spectre de la guerre et raffermit les efforts pour ne pas compromettre l’avenir.

Le désir de paix est vivace au sein des populations de la région. Plusieurs initiatives sont tentées pour l’asseoir. Ce sont des bourgeons qu’il faut arroser et entretenir.

Plusieurs initiatives sont tentées pour asseoir la paix . Ce sont ds bourgeons qu'il faut arroser et entretenir

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