Le Président Kagame dénonce les fioritures et les dissimulations

Redigé par Tite Gatabazi
Le 16 février 2025 à 11:37

A la 38e session de l’Union Africaine a Addis Abeba, le discours du Président Kagame, tel qu’exprimé, dévoile une réflexion profonde sur la dignité humaine, l’indépendance nationale et la responsabilité collective face aux défis régionaux.

Il s’agit d’un appel vigoureux à s’assumer pleinement en tant que peuple et nation, en revendiquant un droit sacré et incontestable à la vie et à la souveraineté. Cette déclaration transcende le simple contexte politique pour en faire une déclaration universelle sur la résilience face à l’injustice et l’importance de l’autodétermination.

La portée de ce discours réside dans la ferme conviction que la responsabilité d’un peuple et d’un pays ne saurait être externalisée, et qu’aucune nation ne doit se soumettre à l’argumentation de ceux qui cherchent à minimiser ou à occulter l’ampleur de l’histoire et des réalités du Rwanda.

D’abord, la dénonciation des "jeux d’accusation, des discours éloquents et des mensonges" exprime la lassitude d’une nation qui a souffert des tentatives répétées de manipulation de sa réalité historique. Ces pratiques sont dénoncées comme des instruments de diversion, qui ne font que repousser la résolution véritable du conflit et la reconnaissance des injustices vécues. C’est un appel à la vérité et à la reconnaissance des faits, sans fioritures ni tentatives de dissimulation.

L’existence des FDLR, ainsi que l’instrumentalisation de leur existence dans certains discours, est abordée avec une profonde gravité. En refusant de reconnaître cette réalité, en niant son existence et en cherchant à la banaliser, ce sont les blessures historiques et humaines du peuple rwandais qui sont attaquées.

Le Président Kagame rejette fermement cette tentative de réécriture de l’histoire, car elle implique une négation de la douleur collective et du sacrifice du peuple rwandais. Cette position va au-delà de la simple question de sécurité ou de politique extérieure ; elle touche à l’essence même de l’identité nationale et à la mémoire collective d’un peuple qui a traversé des épreuves inimaginables.

En affirmant haut et fort qu’il ne cherche ni faveur ni permission pour vivre, il manifeste une indépendance farouche et une souveraineté sans compromis. Ce n’est pas un plaidoyer pour la clémence ou la pitié, mais une affirmation du droit fondamental à exister et à être traité avec dignité.

La force de cette déclaration réside dans son message intransigeant : le droit à la vie, à l’existence et à la dignité humaine ne doit jamais être soumis à l’aval d’autrui. Le Rwanda, bien que petit, a une place légitime dans le concert des nations, et ce droit, il n’est pas négociable.

La question de la responsabilité de la RDC, posée dans la suite de cette allocution, met en lumière un autre aspect crucial : l’autosuffisance dans la gestion des crises. Le président Kagame interroge le processus de responsabilisation, en soulignant que la RDC ne peut se défaire de ses problèmes en cherchant constamment un bouc émissaire extérieur. Il rejette fermement l’idée que le Rwanda porte la responsabilité des troubles internes de son voisin congolais. Cette observation implique une critique acerbe de l’inaction ou de la déresponsabilisation des autorités congolaises face aux défis internes. Le Rwanda, tout en étant un voisin, n’a ni la capacité ni le devoir de porter sur ses épaules les difficultés de la RDC.

Enfin, l’affirmation "nous sommes un petit pays, un pays modeste" souligne la nature de la modestie rwandaise, mais aussi la ferme conviction que même un petit pays, face à une grande injustice ou une crise, doit se tenir debout avec fierté. Le Rwanda, malgré sa taille et ses ressources limitées, se positionne comme une nation qui ne se laisse pas écraser par l’adversité, mais qui la surmonte avec résilience et détermination. C’est une défense de l’indépendance et de la souveraineté d’une nation qui refuse d’être écrasée par les poids et les enjeux extérieurs.

Ce discours est une célébration du courage, de la dignité humaine et de la justice, tout en interrogeant le rôle des puissances extérieures dans la gestion des crises et des conflits.
Il s’agit d’un plaidoyer pour la reconnaissance, non seulement du droit à l’existence d’une nation, mais aussi de sa capacité à se redresser et à décider de son propre avenir.

A la 38e session de l’Union Africaine a Addis Abeba, le discours du Président Kagame dévoile une réflexion profonde sur la dignité humaine l’indépendance nationale et la responsabilité collective face aux défis régionaux..

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