Selon cette source, le président sud-africain Cyril Ramaphosa aurait mis en garde son homologue de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, quant aux conséquences cataclysmiques qu’entraînerait la condamnation de Joseph Kabila. Ce dernier, bien que déchu de ses prérogatives présidentielles depuis plusieurs années, demeure une figure cardinale dans les équilibres internes du pouvoir, incarnant une part substantielle des loyautés militaires, économiques et régionales.
Les mises en garde de Pretoria ne relèvent nullement du simple registre diplomatique : elles s’inscrivent dans une logique de realpolitik lucide, consciente que toute atteinte à l’intégrité physique d’un ancien chef d’État pourrait servir de catalyseur à une insurrection militaire d’ampleur inédite, voire à une guerre civile aux contours imprévisibles.
Deux hauts responsables gouvernementaux sud-africains, informés des discussions confidentielles, auraient confié que l’exécutif sud-africain se disait « perplexe » face à la détermination congolaise, soulignant que M. Tshisekedi aurait lui-même reconnu devant M. Ramaphosa que cette voie serait synonyme de chaos politique et sécuritaire.
À Bruxelles, le ton n’est guère plus conciliant. Le ministre belge des Affaires étrangères Maxime Prévot a, devant le parlement de son pays, pointé l’« entêtement » de Kinshasa sur ce dossier hautement inflammable, fustigeant au passage l’attitude erratique du président congolais face aux initiatives de médiation, notamment celles portées par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), ainsi que ses tergiversations dans le cadre des négociations de Washington, D.C. et de Doha. Ces observations convergentes traduisent un profond malaise diplomatique et révèlent l’érosion accélérée de la crédibilité internationale du régime de Kinshasa.
De plus en plus isolé sur la scène internationale, M. Tshisekedi se voit désormais affublé d’une réputation d’homme de peu de parole et de moins encore de scrupules. Ses volte-face diplomatiques, son mépris apparent des canaux de médiation, ainsi que sa propension à défier les mises en garde de partenaires stratégiques majeurs, font de lui un acteur perçu non plus comme fiable mais comme profondément imprévisible. Dans le concert des nations, cette imprévisibilité s’apparente à une imprudence politique majeure.
Si cette exécution venait à se matérialiser, elle marquerait sans doute un point de non-retour dans la dynamique interne congolaise : elle fracturerait irrémédiablement les équilibres fragiles qui subsistent encore entre les anciennes et les nouvelles élites, attiserait les rancunes latentes dans l’appareil sécuritaire et offrirait une fenêtre béante à une sédition violente.
La communauté internationale, quant à elle, observerait sans doute avec une inquiétude accrue l’effondrement d’un pouvoir congolais déjà vacillant, pris dans les rets de ses propres imprudences stratégiques.
Ainsi, l’heure n’est plus à la posture bravache mais à la lucidité politique. Ignorer les avertissements répétés de partenaires régionaux et internationaux, c’est jouer avec le feu dans une poudrière dont la moindre étincelle pourrait embraser tout un pays et, par ricochet, déstabiliser une région déjà meurtrie par des décennies de convulsions.

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