S’adressant au Conseil de sécurité de l’ONU à New York, ce jeudi 27 mars 2025, Nduhungirehe a dénoncé l’échec à tenir Kinshasa pour responsable de son rôle dans l’aggravation de la crise et a défendu les mesures de sécurité aux frontières du Rwanda comme étant nécessaires à la protection nationale.
Le ministre Nduhungirehe a accusé l’ONU et sa mission de maintien de la paix, la MONUSCO, de perpétuer un récit trompeur qui place une part disproportionnée de la responsabilité sur le Rwanda tout en ignorant des facteurs clés contribuant à l’instabilité dans l’est de la RDC.
Il a souligné que, malgré des preuves répétées de l’intégration par la RDC de combattants de la milice génocidaire des FDLR—liée au génocide contre les Tutsi en 1994 au Rwanda—dans son armée nationale, les acteurs internationaux continuent de fermer les yeux.
« Ce conflit n’a pas été déclenché par le Rwanda, et pourtant, c’est sur nos épaules que repose tout le fardeau », a déclaré Nduhungirehe. « L’échec à tenir la RDC responsable de ses défaillances en matière de gouvernance et de ses alliances avec des groupes violents ne fait qu’exacerber la crise. »
Nduhungirehe a insisté sur le fait que l’une des causes profondes de l’instabilité est la présence continue de la milice FDLR dans l’est de la RDC. Selon le ministre, ce groupe s’est livré à des massacres à caractère ethnique, au recrutement d’enfants soldats et à des attaques transfrontalières, et pourtant, les acteurs internationaux n’en reconnaissent toujours pas l’impact.
« La récente capture et la remise aux autorités de commandants des FDLR, dont une figure de haut rang, confirment encore une fois le soutien du gouvernement congolais à ce groupe », a-t-il noté, accusant Kinshasa d’équiper et de financer ces forces.
Un autre problème majeur soulevé par le ministre est la persécution de longue date des Tutsi congolais et d’autres communautés d’expression kinyarwanda dans l’est de la RDC. Nduhungirehe a décrit cette situation comme la conséquence d’une discrimination ethnique profondément enracinée dans l’histoire coloniale.
« En raison de cette persécution systémique, des centaines de milliers de Tutsi congolais restent déplacés, contraints de se réfugier au Rwanda, en Ouganda et ailleurs », a-t-il déclaré, appelant à mettre fin aux violences ciblées contre ces communautés.
Dans une critique acerbe, Nduhungirehe a souligné l’échec de longue date de la MONUSCO à neutraliser les groupes armés dans l’est de la RDC, malgré le fait qu’elle soit la mission de maintien de la paix la plus coûteuse de l’ONU depuis plus de 25 ans.
« En 2013, ce même Conseil a adopté la résolution 2098, mandatant la Brigade d’intervention de la MONUSCO (FIB) qui avait pour mission, éradiquer tous les groupes armés, y compris les FDLR. Pourtant, au lieu de remplir cette obligation, la MONUSCO a concentré ses efforts militaires presque exclusivement sur le M23, laissant les FDLR opérer en toute impunité », a-t-il affirmé.
Le ministre a également dénoncé l’implication présumée de la MONUSCO dans des opérations militaires aux côtés de l’armée congolaise et de mercenaires européens, dont certains ont été contraints de rentrer chez eux après la capture de Goma par les rebelles du M23.
« Non seulement la MONUSCO a échoué dans sa mission, mais elle s’est aussi placée dans une position de belligérance », a-t-il ajouté.
En réponse aux critiques sur les actions défensives du Rwanda à la frontière, Nduhungirehe a réaffirmé que la sécurité nationale du pays restait une priorité absolue et ne saurait faire l’objet d’aucun compromis.
« Nos mesures défensives resteront en place tant qu’il n’existera pas un cadre crédible garantissant une sécurité à long terme », a-t-il affirmé, rejetant toute suggestion selon laquelle le Rwanda devrait baisser sa garde alors que ses frontières restent menacées.
Malgré ses critiques, Nduhungirehe a salué les efforts récents visant à faire progresser une résolution politique, notamment le sommet conjoint entre la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), qui cherche à fusionner les processus de paix existants. Il a exprimé le plein soutien du Rwanda à ces initiatives menées par l’Afrique et a exhorté la communauté internationale à faire de même.
« Une solution politique durable, assortie de garanties de sécurité à long terme pour le Rwanda, nous permettra de nous consacrer pleinement aux priorités essentielles : le développement de notre pays et l’intégration régionale avec nos voisins », a-t-il conclu.

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