Le lieutenant-colonel Ngoma a fait part de son mécontentement lors d’une brève discussion au poste frontalier de la Grande Barrière avec l’un des mercenaires qui combattait aux côtés de l’armée congolaise, les FARDC, et d’autres forces alliées et milices pour lutter contre le M23 dans l’est du Congo.

Les plus de 280 mercenaires, principalement d’origine roumaine, fuyaient Goma vers le Rwanda après que la ville ait été capturée par les combattants du M23 lundi.

Avant d’être remis aux autorités rwandaises, le lieutenant-colonel Ngoma a été vu en train de confronter un des mercenaires, supposé être le commandant de l’unité.

"Nous nous battons pour l’avenir de nos enfants. Nous avons un pays riche, mais des dirigeants stupides. Chaque mois, vous êtes payé 8 000 $, tandis qu’un soldat congolais touche moins de 100 $. Ne nous prenez pas pour des imbéciles. Nous voulons un Congo respectable. Ne ramenez pas vos jeux ici. Ne les ramenez jamais au Congo, comprenez-vous ? Nous luttons pour notre avenir", a-t-il déclaré d’un ton furieux.

Depuis que le M23 a pris le contrôle de la ville de Goma, de nombreux soldats du gouvernement se sont rendus, tandis que d’autres ont fui vers le Rwanda. Les mercenaires européens, cependant, se sont remis à la MONUSCO, qui a confisqué leurs armes.

À Goma, environ 800 mercenaires du groupe RALF étaient stationnés au Nord-Kivu, où ils etaient censés protégeaient la ville de Sake.

Ils avaient tous été engagés par Horațiu Potra de Roumanie, arrêté en décembre par le gouvernement roumain pour violation des lois sur les armes et les munitions et pour incitation publique.

Les mercenaires devraient être rapatriés depuis l’aéroport international de Kigali plus tard ce mercredi.

Les organisations étrangères opérant à Goma, y compris les Nations Unies, ont demandé à évacuer leur personnel et leurs familles via le Rwanda après la fermeture de l’espace aérien et des voies navigables de Goma la semaine dernière.

Le M23, qui lutte pour les droits de la communauté tutsie minoritaire en République Démocratique du Congo, a accusé l’armée congolaise et les forces alliées "d’utiliser l’aéroport de Goma pour charger des bombes qui tuent la population civile".

Le porte-parole de l’aile militaire du M23, le lieutenant-colonel Willy Ngoma.