Le ministre Bizimana face a l’imposture des héritiers de l’Akazu

Redigé par Tite Gatabazi
Le 6 août 2025 à 02:47

Dans une prise de parole à haute portée morale et politique, le ministre de l’Unité nationale et de l’Engagement civique, Dr Jean-Damascène Bizimana, n’a de cesse de faire des aux points aussi rigoureuses qu’implacables sur les mécanismes insidieux du négationnisme, et particulièrement sur les tentatives récurrentes de réhabilitation de l’Akazu, ce cénacle opaque et ultraviolent formé autour d’Agathe Kanziga Habyarimana.

En réponse aux discours révisionnistes portés notamment par Antoine Mukiza, fils de Protais Zigiranyirazo, et Jean-Luc Habyarimana, fils de l’ancien président, le ministre rwandais a récemment exhorté à une fermeté sans compromission, articulée autour d’une vérité historique solidement étayée par les faits, les archives et les témoignages.

Sous le vocable anodin de "famille présidentielle", l’Akazu désigne en réalité un noyau dur, fondamentalement clanique, piloté de manière officieuse mais décisive par Agathe Kanziga, veuve de Habyarimana, et ses proches, dont ses frères Protais Zigiranyirazo tristement surnommé "M. Zéro", Elie Sagatwa et Séraphin Rwabukumba.

Cette nébuleuse concentrait entre ses mains les leviers du pouvoir politique, économique et militaire, et fut le fer de lance de la planification du génocide contre les Tutsi, en particulier à travers le tristement célèbre Réseau Zéro, unité d’élite extrajudiciaire chargée de liquider les opposants politiques et ethniques.

Dr Bizimana rappelle que ce groupuscule ne fonctionnait pas en périphérie de l’État, mais en son cœur même, transformant le régime présidentiel en véritable machine d’exclusion, de prédation et de mort. Loin d’une élite politique dans le sens noble du terme, l’Akazu opérait comme une caste mafieuse, usant de la terreur, de la corruption et de la manipulation médiatique comme instruments de gouvernance.

Ainsi, Agathe Kanziga fut personnellement impliquée dans la nomination de personnalités-clés du régime, dont Pauline Nyiramasuhuko, future ministre du Genre, condamnée pour génocide et viols de masse, et dans la consolidation d’un appareil idéologique fondé sur la haine, notamment par le financement du journal Kangura et le soutien actif à la Radio-télévision libre des Mille Collines (RTLM), vecteurs principaux de la propagande exterminatrice.

Le ministre rappelle à ce propos un fait juridiquement établi mais souvent ignoré par les thuriféraires de la mémoire tronquée : en 2007, la Commission française des réfugiés rejeta la demande d’asile d’Agathe Kanziga, au motif explicite de son rôle déterminant dans la constitution et l’orientation de l’Akazu, qualifié de "structure stratégique du régime criminel".

Ce rejet fut fondé sur une abondance de documents, d’enquêtes et de témoignages, y compris ceux attestant de son implication dans les massacres des Bagogwe dès 1991, prémices sanglantes d’une entreprise génocidaire méthodiquement planifiée.

Il est donc singulièrement indécent, soutient le Dr Bizimana, que les héritiers biologiques et politiques de ces acteurs centraux à commencer par Mukiza Antoine et Jean-Luc Habyarimana s’arrogent le droit d’inverser le récit, se posant en victimes d’un prétendu complot historique, alors même qu’ils s’emploient à nier l’évidence factuelle, à blanchir les responsabilités accablantes de leurs ascendants, et à ressusciter dans l’espace numérique un discours d’apologie dissimulé sous les oripeaux d’un "droit à la mémoire".

Ce révisionnisme d’héritage n’est pas une simple erreur de jugement : il est une insulte à la vérité, à la justice et aux victimes.

En soulignant la continuité idéologique entre les paroles publiques de ces descendants et les actes criminels de leurs parents, le ministre Bizimana sonne l’alerte sur une nouvelle phase du négationnisme : celle qui, moins frontale mais plus perfide, vise à réhabiliter moralement des bourreaux au nom de liens familiaux, en présentant la mémoire des criminels comme un enjeu d’identité, alors même qu’elle fut l’antichambre du meurtre de masse. Ce travestissement de l’histoire par filiation n’est pas une stratégie anodine, mais bien un danger politique, car il tente de réinscrire dans le débat contemporain les catégories mentales de l’exclusion raciale et du pouvoir de clan.

Enfin, Dr Jean-Damascène Bizimana appelle à ne pas céder au chantage de la mémoire familiale ni à l’intimidation révisionniste. Il exhorte les institutions, les chercheurs et les citoyens à tenir ferme sur l’ancrage scientifique de la mémoire du génocide contre les tutsi : archives, travaux académiques, jugements de tribunaux nationaux et internationaux, témoignages de rescapés, tout concourt à établir la vérité avec une rigueur que nulle falsification ne saurait abolir. La mémoire, insiste-t-il, n’a pas vocation à flatter les lignées mais à servir la justice et la paix.

Dans un pays reconstruit sur les ruines d’un drame incommensurable, il ne peut y avoir de place pour une quelconque "sanctification des génocidaires", fût-elle enveloppée de piété filiale ou de prétendue quête de réhabilitation.

Le Rwanda nouveau n’a pas vocation à transiger avec les ombres de son passé, mais à les éclairer sans relâche, pour bâtir l’avenir sur le roc indestructible de la vérité.

Le ministre Jean‑Damascène Bizimana a dénoncé avec rigueur le négationnisme et les tentatives de réhabilitation de l’Akazu, cercle violent d’Agathe Kanziga Habyarimana

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