Ce déplacement, présenté sous le sceau de la Francophonie, apparaît moins comme une initiative volontaire que comme une obligation politique : contraint par le cadre multilatéral, le président du cdH (rebaptisé Les Engagés) ne peut se soustraire à une rencontre qu’il avait tenté de contourner, allant jusqu’à vouloir forcer la délocalisation d’une conférence ministérielle initialement prévue dans la capitale rwandaise.
Ce revirement met en lumière les contradictions d’un homme politique qui, ces derniers mois, a multiplié les prises de position hâtives et orientées dans le dossier congolais. En prenant fait et cause pour Kinshasa, M. Prévot a cédé à une rhétorique partisane qui, loin de refléter l’exigence de nuance propre à la diplomatie, s’est nourrie de simplifications, d’exagérations et, souvent, d’une falsification des faits.
Son alignement inconditionnel sur le narratif du gouvernement congolais, marqué par une obsession anti-rwandaise, a donné l’image d’un dirigeant davantage soucieux de capitaliser politiquement sur un discours commode que de servir la vérité historique et diplomatique.
En adoptant ce ton partial, il a contribué à entretenir une campagne médiatique et politique biaisée, au mépris des évidences documentées sur les responsabilités du régime congolais dans l’embrasement de l’Est de la RDC. Une telle posture n’est pas sans conséquence : elle brouille la crédibilité de la Belgique sur la scène internationale, réduit sa capacité de médiation et la cantonne à une position de suiveuse dans un jeu régional complexe où la lucidité devrait primer sur les slogans.
À Kigali, M. Prévot devra donc composer avec la mémoire de ses propres outrances. Car la capitale rwandaise n’a pas oublié les propos et les démarches hostiles, ni la volonté obstinée de déplacer des instances de coopération pour satisfaire des calculs politiciens à courte vue. En venant, il se voit offert un prétexte grâce à l’Organisation internationale de la Francophonie, mais il lui faudra plus qu’un protocole diplomatique pour effacer l’empreinte de ses maladresses.
Son voyage, sous l’apparence de la normalité institutionnelle, révèle en réalité l’embarras d’un dirigeant pris dans ses contradictions : comment prétendre dialoguer après avoir si souvent travesti les faits ? Comment chercher à renouer après avoir cédé au simplisme de la polarisation ? Il ne suffira pas de quelques sourires officiels pour restaurer la confiance ; seule une parole claire, honnête et respectueuse des réalités pourra dissiper le soupçon d’opportunisme.
En définitive, ce déplacement forcé consacre moins une victoire diplomatique qu’un aveu d’impuissance : celui d’un responsable politique prisonnier d’un agenda partisan, qui découvre à ses dépens que l’on ne falsifie pas impunément la réalité sans que l’histoire, tôt ou tard, n’impose sa vérité.

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