Sous le régime de Juvénal Habyarimana, le pays était structuré autour d’une idéologie de division et d’exclusion, comparable, selon certains historiens, aux politiques discriminatoires menées en Allemagne nazie.
Chaque Rwandais possédait alors une carte d’identité mentionnant son appartenance supposée à l’une des trois « ethnies » : Hutu, Tutsi ou Twa. Cette catégorisation, héritée du colonialisme belge, servait de base à un véritable apartheid social, économique et politique. Pendant le génocide contre les Tutsi de 1994 au Rwanda, la mention « Tutsi » sur la carte d’identité se transforma en instrument de mort : les contrôles aux barrages routiers étaient souvent fatals, et les milices ainsi que les forces gouvernementales disposaient de listes nominatives de victimes à éliminer.
Cette politique de haine ne naissait pas de rien. Elle prolongeait un projet colonial initié dès les années 1930, lorsque les autorités belges et certaines instances de l’Église catholique avaient hiérarchisé artificiellement la population rwandaise, jusque-là unie par une langue, une culture et une identité communes.
Des dizaines de milliers de Tutsi furent également poussés à l’exil dans les pays voisins, leur retour étant ensuite refusé par le régime Habyarimana, sous prétexte que le pays était « plein ». Or, les faits démographiques montrent le contraire : la population rwandaise n’a augmenté que de trois millions en trente ans, passant de 3,3 millions en 1962 à 6 millions en 1990.
Depuis la libération du pays en juillet 1994, le Rwanda a radicalement changé. Les cartes d’identité ne font désormais plus référence à l’appartenance ethnique, renforçant l’unité nationale et la reconstruction du tissu social. Les progrès sont tangibles : le taux d’accès à l’électricité est passé de 1 % sous Habyarimana à près de 84 % aujourd’hui, et les secteurs de la santé, de l’éducation, des infrastructures et de la gouvernance affichent des avancées significatives.
Trente ans après le génocide contre les Tutsi, la population du Rwanda est passée de 6 millions à près de 14 millions d’habitants, symbole d’un renouveau démographique et social impressionnant.
Alors que certains pourraient s’interroger sur ce que les partisans de l’ancien régime pourraient regretter, l’histoire est claire : la famille Habyarimana restera associée à l’une des tentatives les plus tragiques de destruction d’une nation. Mais cette tentative a échoué. Le Rwanda d’aujourd’hui est un pays tourné vers la vie, l’unité et le développement, déterminé à ne jamais laisser la haine définir son destin.














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