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Vital Kamerhe et ses fautes politiques et morales

Redigé par Tite Gatabazi
Le 17 juillet 2024 à 10:49

Déjà en 1982, Nguz A Karl Bond, ancien ministre des affaires étrangères sous Mobutu, avait écrit un livre au vitriol intitulé "Mobutu ou l’incarnation du mal Zaïrois".

Ah, les années 80 ! L’époque où la dépravation des mœurs n’était qu’une légère brise comparée à la tempête actuelle. Mobutu lui-même avait prophétisé : "après moi, le déluge". Et quel déluge ! La République Démocratique du Congo (RDC) nage aujourd’hui en pleine perdition.

L’inversion des valeurs et la dépravation des mœurs politiques en RDC sont des problèmes si profonds qu’ils font passer les tracas du quotidien pour de simples désagréments. Ce cocktail explosif de facteurs historiques, culturels, socio-politiques et économiques a des conséquences si profondes qu’il est devenu impossible de distinguer la tête de la queue.

La "démission intellectuelle", terme élégamment employé par l’historien congolais Basile Diatezwa, révèle une crise de leadership, de citoyenneté et de responsabilité. En gros, la RDC est dans un trou noir où même la lumière du bon sens ne pénètre plus.

Cette dépravation des mœurs, véritable crise des valeurs, s’accompagne d’une démission intellectuelle. Un duo de choc qui rend la gouvernance de ce pays comme une feuille au vent.

Vital Kamerhe est l’un des nombreux fruits pourris de cet arbre malade. Dire que c’est un homme corrompu au propre comme au figuré est un euphémisme aussi doux qu’un bonbon au cyanure. Pas la peine de ressasser les dizaines de millions de dollars du projet des 100 jours ?

Un parfum tenace dont il ne peut se débarrasser. Les enfants lui ont forgé une chanson :
Kamerhe ye wana moyibi : à Bukavu, il a été accueilli avec des huées de "KAMERHE MWIZI", ce qui signifie voleur en swahili. Charmant, non ?

Sa soi-disant tournée Amani de septembre 2022 ? Une véritable comédie où il prétendait écouter les souffrances des populations de l’Est de la RDC. En réalité, il n’en a rien appris. Cette tournée avait d’autres objectifs, bien entendu. Après un séjour en prison, quoi de mieux qu’une escapade financée par de mystérieux fonds ?

Et puis, cette perle : le déni de génocide contre les tutsi congolais. Lors de l’assemblée parlementaire de la francophonie au Canada, Vital Kamerhe a nié toute persécution des Tutsis en RDC.

Une faute politique et morale d’une lourdeur monumentale. Non seulement cette déclaration simplifie et falsifie l’histoire douloureuse de la RDC, mais elle fait également partie d’une tradition de déni systématique de la violence ethnique, de persécutions des tutsi congolais et du génocide en cours en Ituri, au Nord et Sud Kivu.

Kamerhe reprend les propos de son frère ennemi, Justin Bitakwira, sous sanctions de l’Union Européenne pour incitation publique à la violence contre les Tutsis. Quel duo de choc ! En niant ces faits, Kamerhe feint d’ignorer l’histoire documentée de violence contre les Tutsis congolais depuis des décennies. La petite nationalité, la nationalité douteuse, les pogroms anti tutsi des Bangirima. Inconnus dans la tête de Kamerhe. Mais qui a besoin de vérité quand on peut réécrire l’histoire à sa convenance ?

Des déclarations de ce genre nuisent aux efforts de coopération régionale pour la stabilité et le développement. Kamerhe participe activement à ce déni, utilisant la diabolisation et la déshumanisation des victimes pour préparer la société à accepter ou ignorer la violence.

Les acteurs et structures étatiques impliqués dans la persécution des Tutsis congolais nient les atrocités en cours pour maintenir le moral des troupes et embrouiller la communauté internationale.

La déclaration de Kamerhe est un pas dangereux et irresponsable dans le discours politique en RDC. Pour les sociétés traumatisées par le génocide et la violence de masse, un déni tel que celui exprimé par Kamerhe ne fait qu’entraver la guérison, la justice et la réconciliation.

On doit travailler ensemble pour affronter, démanteler et déconstruire cette rhétorique de déni, éduquer sur la vérité historique et soutenir les processus de justice.

La crédibilité est une valeur fondamentale pour toute personne ou organisation souhaitant être prise au sérieux et influencer positivement le grand public. Elle repose sur la confiance, l’intégrité et la cohérence des actions et des paroles.

Celle de Vital Kamerhe est compromise par des déclarations partisanes et biaisées, surtout lorsqu’elles sont motivées par des intérêts mercantiles.

La RDC a pris un retard considérable dans un monde où de plus en plus de puissances revendiquent leur capacité d’agir ou de nuire.

Dans ce monde en perpétuelle fragmentation stratégique, Vital Kamerhe incarne avec brio la médiocrité de la classe politique congolaise.


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