Un “putsch” imminent pour destituer la présidence de la plateforme de l’opposition en exil. Elle doit soit rentrer dans les rangs soit partir.
Un “coup de force” serait en préparation au sein de la plateforme des opposants burundais en exil. Le bloc radical menacerait de renverser la présidence du Cnared d’ici dimanche 8 juillet 2018.
Selon les sources au sein de clan radical, ce bloc porté par Alexis Sinduhije et Jérémie Minani voudrait apporter une nouvelle touche dans le combat qu’opposent la plateforme au système Cndd-Fdd. Il s’agirait de contraindre Bujumbura aux négociations inclusives sans conditions, sous la houlette de la Communauté est africaine. Ce camp n’exclut pas l’option d’une lutte armée si le régime de Nkurunziza n’obtempère pas. « Nous sommes en train de nous préparer à cet effet, » indique un membre de ce bloc, sous couvert d’anonymat.
Le camp du président de la plateforme, Jean Minani est accusé de vouloir se maintenir au pouvoir poursuivre ses tractations avec Bujumbura. « Un camp essentiellement formé par les vieux loups fatigués qui ont roulé leur bosse et aspirent à la tranquillité, » indique-t-on au sein de la plateforme. Sont visés, entre autres, le président Domitien Ndayizeye et du frondeur du Cndd-Fdd, Onésime Nduwimana.
Ils seraient en train de négocier en coulisse leur rentrée d’exil et quelques postes à Bujumbura. « Un peu à la Alice Nzomukunda, » dira avec mépris un membre du directoire du Cnared. Des tractations qui seraient avancées.
Or pour le clan « radical », il n’est pas question de rentrer à Bujumbura la queue dans les jambes et donner l’impression d’une défaite. Cela symboliserait la fin de la crise et par conséquent la fin de la pression de la communauté internationale. « Nous n’allons pas faire ce cadeau à Bujumbura. Notre lutte va au-delà de notre confort personnel, » indique une haute personnalité de la coalition.
Des tensions qui ne datent pas d’hier
Pour le moment, le bloc des « putschistes » essaient de séduire le camp des loyalistes à Jean Minani. Objectif : isoler le président de la plateforme, prendre le pouvoir et faire capoter ses négociations avec Bujumbura.
Des luttes intestines se manifestent depuis le début de la prise de pouvoir de Jean Minani à la tête du Cnared. Ses décisions sont contestées par des ténors de la coalition. L’une d’entre est la rencontre de la présidence de la plateforme avec des leaders de l’opposition interne, à Nairobi du 26 au 27 janvier dernier. L’Objectif de la rencontre était de faire bloc contre le référendum constitutionnel.
9ténors du Cnared avaient fustigé ce rapprochement. « A voir la précipitation ainsi que la rétention d’information qui a entouré l’activité, nous nous interrogeons sur les mobiles derrière cette attitude. » Ils se disaient inquiets de la manière de diriger la plateforme Cnared par Jean Minani et évoquaient une nécessité incessante de régler la crise profonde au sein de la coalition.
La récente réunion du 25 au 27 mai a exacerbé les tensions déjà existant et a été à l’origine de la division de la coalition en deux blocs.
Analyse : Lassitude
Alors que les échéances électorales de 2020 arrivent à grand pas, l’urgence serait peut-être dans la nécessité d’accorder ses violons et travailler dans la dynamique d’une opposition plus forte. Bref, une opposition qui pourrait incarner une alternative au parti au pouvoir. A ce stade, avec la formation des deux blocs au sein du Cnared, on est loin de cette unité essentielle pour se poser en force capable de s’opposer au rouleau compresseur « DD ». Ce mariage que les analystes disaient déjà « contre-nature » risque finalement de voler en éclat. Pour rappel, souvenez-vous, des personnalités avec des idées totalement divergentes se réunissent. Elles tissent une relation fondée essentiellement sur l’animosité pour le président Nkurunziza « qui a brigué un troisième mandat et violé les Accords d’Arusha. » Une fondation difficilement tenable à la longue. L’autre défi que coalition n’a pas su relever est cette guerre des egos. Presque toutes ces personnalités ont à peu ou près marquées l’histoire du pays. L’humilité, n’est pas toujours de mise, chacun bombe le torse et veut imposer sa vision. En outre, la question que bien d’observateurs se posent est de savoir comment, aujourd’hui, l’option armée serait perçue par les Burundais. Pour quelle cause les Burundais seraient-ils encore prêts à se sacrifier ? En 2015, c’était contre la candidature de président Nkurunziza. Or, il a décidé de ne pas briguer un autre mandat en 2020. Il reste peut être le respect des Accords d’Arusha. Un argument suffisant à galvaniser les Burundais lassés par les crises répétitives et une pauvreté incessante ? Rien n’est moins sûr. Ce qui est sûr, la cacophonie et l’imbroglio qui règnent au sein du Cnared commencent à lasser…
avec iwacu-burundi.org
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