Migrants d’Érythrée : c’est l’enfer qu’ils fuient

Redigé par IGIHE
Le 1er septembre 2016 à 02:26

Ils arrivent encore par milliers, prenant tous les risques pour traverser la méditerranée vers l’Europe. Mais que fuient-ils pour être prêts à tout comme cela ?
Il faut essayer de se mettre à leur place. Arrêter de les regarder dans leur différence. Différence de peau, de langue, d’origine, de conditions économiques. Toutes ces différences qui les éloignent de nous et permettent de poser sur eux un regard distancié, analytiques, froid et ainsi de dire “on ne peut rien pour eux”.
Changez un instant de (...)

Ils arrivent encore par milliers, prenant tous les risques pour traverser la méditerranée vers l’Europe. Mais que fuient-ils pour être prêts à tout comme cela ?

Il faut essayer de se mettre à leur place. Arrêter de les regarder dans leur différence. Différence de peau, de langue, d’origine, de conditions économiques. Toutes ces différences qui les éloignent de nous et permettent de poser sur eux un regard distancié, analytiques, froid et ainsi de dire “on ne peut rien pour eux”.

Changez un instant de point de vue. Regarder simplement le père et la mère qui sont dans ce rafiot avec leurs enfants, parfois leur bébé. Si vous êtes parent, imaginez-vous traverser les déserts sans savoir où aller ? Faire des milliers de kilomètres ? Accepter de vous mettre dans les mains de passeurs qui sont d’évidences des truands ? Leur faire confiance et les payer pour monter sur un zodiaque pourri ? Et les laisser vous balancer en mer pour essayer de traverser tout droit vers l’Europe. Vous le feriez ? Non bien sûr. Alors pourquoi eux le font-ils ?

Un pays dirigé par un homme qui a basculé dans la folie

On vous dit qu’ils viennent de la corne de l’Afrique. La belle affaire. Pour être précis, la plupart viennent d’Érythrée. Et l’Érythrée, c’est l’enfer sur Terre.

Ce pays est dirigé par un homme, Issayas Afeworki, qui a basculé dans la folie. Ancien révolutionnaire qui pendant 30 ans a entretenu et commandé ses combattants dans la guerre contre l’Ethiopie. Formé militairement et politiquement en Chine au moment de la révolution culturelle, il est revenu de tout. Il se croit invincible, infaillible et reste prêt à tout pour exterminer le moindre germe de contestation qui viendrait ébranler l’œuvre de sa vie. La guerre contre l’Ethiopie a été qualifiée de 14-18 africain.

On envoyait les hommes à la boucherie par dizaine de milliers. Autour de lui, les anciens compagnons d’armes qui ont voulu reformer le système ont été exécutés et une purge terrible a frappé les milieux intellectuels politiques économiques.

La pire dictature au monde avec la Corée du Nord

Ce pays est dirigé par un Khmer rouge africain. Depuis, il dirige l’Érythrée comme un camp retranché. Un goulag à ciel ouvert. La pire dictature au monde aujourd’hui avec la Corée du Nord. Le service militaire y est obligatoire pour les hommes et les femmes jusqu’à 35 ans. Ensuite, l’Etat vous attribue un travail d’office dans une ferme ou un atelier d’Etat. Malheur à ceux qui parlent à un étranger. Ils seront emprisonnés torturés dans l’un des 300 camps de détention du pays, ou exécutés par un milicien zélé. Ceux qui vivent dans cet enfer n’ont qu’une idée : fuir. Pour cela, il faut passer les contrôles où les soldats tirent à vue, les centres de tri à la sortie des villes et des villages. Sur 5 millions d’habitants, 1 million seraient partis. Imaginez 12 millions de Français qui partiraient sur les routes. Vous croyez que ce serait par choix ? Non, un tel exode est une nécessité de survie.

Alors parlons d’eux comme des migrants. Ils migrent comme l’ont fait d’autres avant, Italiens, Polonais, Portugais pour venir chercher du travail et une vie meilleure. Eux ont aussi désignés comme migrants et non pas réfugiés. Pourquoi ? Parce qu’officiellement leur pays n’est pas en guerre, donc ils ne sont pas réfugiés de guerre et ne pourront pas prétendre à recevoir l’asile à ce titre. Mais pour autant est-ce juste ? Réfléchissez un instant. Que feriez-vous à leur place ? Personnellement je le sais. J’aurai fui et je serai sans doute comme eux, sur la route à chercher un refuge pour vivre libre.

yahoo.fr


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