Ce texte n’a rien d’un diagnostic lucide : il est la gesticulation tardive d’un pompier pyromane qui, après avoir longtemps alimenté les brasiers de la désinformation, se scandalise aujourd’hui de voir l’incendie atteindre l’édifice même qu’il prétend défendre.
Le subterfuge des “fibres ethniques” : la paresse intellectuelle comme méthode
Sous couvert d’un rappel historique d’apparence docte, Monsieur Paluku ressuscite le sempiternel épouvantail des « quotas ethniques » pour réduire la crise congolaise à une caricature ethnocentrée qui n’en est que la parodie.
Ce procédé, éculé et indigne d’un esprit se voulant averti, témoigne moins d’une volonté d’analyse que d’une stratégie de diversion : substituer au réel une construction simpliste, afin d’éluder les questions fondamentales qui taraudent la nation.
En feignant de voir, dans les revendications de l’Alliance Fleuve Congo/M23, l’ombre portée d’un voisin honni, il tente de diluer la profondeur d’une crise structurelle dans un discours pavlovien sur les « influences extérieures ». Cette réduction outrancière est une injure à la pluralité des communautés de l’Est, un affront à la mémoire des populations livrées à l’errance, à l’insécurité et à l’abandon depuis des décennies.
Instrumentaliser les blessures identitaires pour masquer l’effondrement de l’État : voilà la véritable manœuvre.
Le mythe de la “télécommande extérieure” : l’ultime refuge des pouvoirs aux abois
La facilité avec laquelle Monsieur Paluku convoque, une fois encore, le spectre de Kigali pour expliquer l’inexplicable et absoudre l’inexcusable relève d’une dérive intellectuelle devenue doctrine d’État. Loin d’être une grille d’analyse, cette invocation répétée n’est qu’un paravent commode destiné à occulter l’incurie d’un pouvoir qui ne parvient plus à assumer ses propres responsabilités régaliennes : incapacité chronique à protéger les citoyens, à sécuriser les frontières, à administrer le territoire et à instaurer une justice équitable.
Cette incantation accusatoire, devenue réflexe, révèle surtout la panique d’un régime qui voit son narratif s’effondrer sous le poids de la réalité : des millions de déplacés, une armée désarticulée, des institutions désavouées, et une population à laquelle on ne peut plus imposer la résignation.
L’AFC/M23 ne surgit pas d’une « machination étrangère » ; elle émerge du vide laissé par la défaillance étatique, de cette anarchie congolaise que l’on préfère ignorer plutôt que combattre.
L’AFC/M23 : un cadre politique et militaire enraciné dans la colère congolaise
La question, posée avec une feinte candeur, de savoir qui sont les « autres Congolais » qui composent l’AFC/M23 trahit une ignorance volontairement entretenue ou, pire, un refus obstiné d’admettre la profondeur du malaise national.
L’AFC n’est pas une entité surgie de nulle part : elle est la cristallisation des frustrations accumulées par une multitude de Congolais, cadres, paysans, déplacés, jeunes, leaders locaux qui ne reconnaissent plus l’État censé les représenter.
En s’arc-boutant sur la figure commode du « mouvement téléguidé », Monsieur Paluku s’interdit toute introspection. Il refuse de voir que ce soulèvement est d’abord politique, porteur d’un projet national articulé autour de la réforme profonde des institutions, de la restructuration de l’armée, de la restauration de l’autorité de l’État et de la réhabilitation de la citoyenneté comme horizon commun.
L’effondrement d’un récit et la mise à nu d’un pouvoir sans cap
En définitive, la tribune de Monsieur Paluku ne constitue pas une lecture éclairée des événements, mais l’ultime tentative d’un homme dont la posture chancelle, et qui tente désespérément de maintenir debout un château de cartes idéologique construit sur les approximations, les contre-vérités et les flatteries du moment. L’effritement de ce discours n’a rien d’étonnant : il était bâti sur le sable mouvant de la mauvaise foi.
Au lieu d’invoquer les fantômes extérieurs, au lieu d’agiter les ressorts de la peur, Monsieur Paluku et le régime qu’il encense devraient répondre à la seule question qui vaille : quel plan concret proposent-ils pour restaurer la sécurité, la justice et la dignité dans l’Est de la République démocratique du Congo ?
Tout le reste n’est qu’esquive, diversion et trompe-l’œil.














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