Le communiqué du ministère de la Justice, sobrement laconique, précise que ces accusations sont liées à son témoignage devant la commission judiciaire du Sénat en 2020, dans le cadre de l’enquête sur les liens supposés entre la Russie et la campagne présidentielle de Trump en 2016.
La gravité des chefs d’accusation laisse présager, en cas de condamnation, une peine maximale pouvant atteindre cinq années de prison.
Le président Trump n’a pas tardé à se féliciter de cette décision sur son réseau Truth Social, qualifiant Comey de « l’un des pires êtres humains que ce pays ait connus ». Une célébration publique qui, au-delà du triomphalisme, révèle la mécanique quasi personnelle qui sous-tend désormais l’usage du système judiciaire américain : la justice ne se borne plus à trancher sur la légalité des actes, elle devient un instrument de revanche politique, un levier pour sanctionner ceux qui ont osé s’opposer au président.
James Comey, fidèle à sa stature morale, a riposté avec dignité, déclarant : « Je n’ai pas peur. La peur est l’arme des tyrans ». Dans une vidéo publiée sur Instagram, il rappelle que sa famille et lui connaissent depuis des années le coût de la résistance face à Donald Trump et appelle à ne jamais ployer le genou devant le pouvoir exécutif.
Il affirme par ailleurs sa confiance dans le système judiciaire fédéral et son innocence, soulignant la nécessité de préserver l’intégrité institutionnelle face aux ambitions personnelles de l’homme fort de la Maison-Blanche.
Depuis sa réélection, Donald Trump a promis de « se venger » de ses adversaires politiques, et la rapide mise en œuvre de cette promesse inquiète profondément l’opposition et les observateurs internationaux.
Outre Comey, d’autres personnalités de l’État profond, telles que l’ancien directeur de la CIA John Brennan, se trouvent désormais dans le collimateur de l’appareil judiciaire fédéral, accentuant la perception d’une instrumentalisation de la justice à des fins partisanes.
La pression ouverte du président sur le ministère de la Justice pour accélérer les procédures contre ses ennemis politiques illustre une dérive inquiétante : la remise en cause implicite de la séparation des pouvoirs, fondement de la démocratie américaine. Le système judiciaire, censé être impartial et indépendant, est ainsi perçu comme un prolongement de la stratégie de revanche présidentielle, brouillant la frontière entre droit et politique, entre responsabilité légale et règlement de comptes personnel.
L’affaire Comey ne se limite pas à un simple différend judiciaire. Elle est symptomatique d’une Amérique où les institutions sont mises à l’épreuve par l’obsession d’un président pour la vengeance, où la justice devient un champ de bataille politique et où le contrat social entre le citoyen et l’État vacille sous le poids des ambitions personnelles.
L’histoire retiendra ce moment comme celui où l’éthique institutionnelle fut confrontée à la brutalité de la politique de la revanche, et où la démocratie américaine dut affronter le spectre d’une justice rendue au nom de la rancune plutôt que de la loi.

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