La parole de Corneille Nangaa résonne avec une gravité singulière lorsqu’il affirme : « Nous pouvons nous sentir fiers d’avoir réussi à bâtir une armée professionnelle ; une police au service de la population ; une administration stabilisée et une justice en cours de réactivation. Les principaux piliers de l’État se mettent progressivement en place pour une nouvelle gouvernance de la République Démocratique du Congo. »
Ce constat, loin des rhétoriques enflées, trouve son crédit dans les faits. Il y a, dans la démarche observée, une cohérence et une minutie qui contrastent avec le désordre chronique auquel s’est accoutumée la scène politique nationale.
Les actes posés, mesurés et réfléchis, traduisent une volonté d’ordre nouveau : non pas une agitation tapageuse, mais une édification lente, pierre après pierre, comme le maçon patient qui, sans emphase, donne forme à l’édifice.
L’AFC/M23, en articulant ainsi son projet, ne se contente pas de revendiquer une légitimité : elle la bâtit, pierre angulaire après pierre angulaire, par la mise en place de structures tangibles qui matérialisent une gouvernance alternative.
L’armée professionnelle, gage de discipline et de protection des populations ; la police recentrée sur sa vocation première de service ; l’administration affermie et une justice en voie de réactivation : autant de jalons qui, mis bout à bout, dessinent le visage d’un État en gestation, loin très loin du tumulte stérile qui, à Kinshasa, tient souvent lieu de gouvernance.
Il ne s’agit pas seulement d’une recomposition institutionnelle : c’est une transformation des mentalités et du vivre-ensemble qui se dessine. Là où la capitale se complaît dans les incantations, les collines de l’Est deviennent le théâtre d’une révolution pragmatique, fondée sur la discipline, la méthode et la rigueur.
Ce contraste est saisissant et porte en lui une signification historique : la refondation d’un ordre politique ne se joue pas toujours sous les ors du pouvoir central, mais parfois dans les marges, là où s’expérimentent de nouvelles formes de gouvernance.
En vérité, ce qui s’élève au Kivu n’est pas seulement une contestation : c’est une construction. Et à mesure que les fondations se solidifient, se profile une leçon sévère à l’endroit de ceux qui confondent gouverner avec occuper le devant de la scène. L’histoire, elle, se bâtit dans le silence de l’action méthodique.

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