Tandis qu’il gravissait la tribune de l’ONU pour un discours solennel, CNN offrait une tribune mondiale à Corneille Nangaa, qui célébrait avec emphase les forces de l’AFC-M23.
Ce n’était pas un simple reportage : c’était un message politique clair, précis et symboliquement écrasant. Les 8 000 soldats, anciennement FARDC, formés durant six mois et désormais intégrés à ce mouvement, étaient présentés au monde comme une force disciplinée, organisée et autonome.
L’AFC-M23 ne se contente plus de défier Kinshasa sur le terrain national : elle affirme sa légitimité et sa crédibilité sur la scène internationale.
Pour Tshisekedi, le camouflet est double. Non seulement il est éclipsé lors de l’événement le plus prestigieux de l’année diplomatique, mais il est mis en demeure de constater l’émergence d’un acteur congolais capable de dicter ses propres règles.
Ce revers illustre une incapacité tragique à saisir la puissance symbolique des gestes internationaux et la portée des messages médiatiques. Le président congolais apparaît comme dépassé, distrait, incapable de contrôler le récit politique de son pays sur la scène mondiale.
Le signal est brutal, mais clair : dans la guerre des perceptions, l’AFC-M23 a pris l’initiative, transformant chaque image et chaque mot en outil de pouvoir. Là où Kinshasa comptait sur sa visibilité et son statut, l’Alliance Fleuve Congo impose désormais sa narration et s’affirme comme une force politique et militaire incontournable.
Cet épisode est un avertissement sévère pour toute élite qui sous-estime l’importance des symboles et de la perception internationale. Les décisions prises dans l’ombre, les alliances ignorées et les signaux négligés peuvent se retourner avec une brutalité implacable.
New York a été le miroir cruel de l’échec stratégique et diplomatique de Tshisekedi : un président éclipsé, un État qui perd le contrôle du récit, et une opposition structurée qui s’expose aux yeux du monde.
Dans ce jeu de pouvoir et de représentation, il n’y a pas de place pour l’inattention. Et l’image est désormais gravée : l’AFC-M23, disciplinée, organisée et légitime, dicte ses propres termes tandis que le chef de l’État congolais, malgré son rang, apparaît spectateur de sa propre humiliation.
La leçon est limpide : en diplomatie, comme en politique, l’inattention coûte cher, et le silence face aux symboles est un luxe que nul ne peut se permettre.

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