Donald Trump, président américain en exercice, vient de livrer au monde une démonstration éclatante de cette vérité. Celui qui, il y a quelques mois encore, enjoignait à Volodymyr Zelensky d’accepter des amputations territoriales au profit de Moscou, érige désormais la reconquête totale de l’Ukraine en horizon réaliste et, qui plus est, souhaitable.
Dans une publication retentissante sur son réseau Truth Social, Trump a jugé que Kiev pouvait « regagner son territoire dans sa forme originelle et peut-être même aller plus loin ». L’ancienne figure de l’intransigeance isolationniste, prompte à relativiser les prétentions russes, affirme désormais que « la Russie ressemble à un tigre de papier », enlisé dans une guerre qu’« une véritable puissance militaire aurait remportée en une semaine ».
En une phrase, Trump ne se contente pas de réviser son jugement : il délégitime l’armature militaire et politique de Vladimir Poutine, en l’exposant aux yeux du monde comme un colosse aux pieds d’argile.
Ce brusque revirement n’est pas anodin. Il résonne comme un tournant stratégique majeur. Alors qu’il s’était montré sceptique, voire méprisant à l’égard des capacités ukrainiennes, Trump se place désormais en prophète de leur résilience, convaincu qu’avec « du temps, de la patience et le soutien financier de l’Europe et de l’Otan », l’Ukraine est en mesure de revenir aux frontières de 2014.
Ce basculement rhétorique constitue une arme diplomatique d’une rare puissance : il confère à Kiev un crédit inédit dans la sphère occidentale et relance l’élan politique et militaire en faveur de sa reconquête.
Volodymyr Zelensky ne s’y est pas trompé. Avec lucidité et habileté, le président ukrainien a immédiatement salué ce qu’il a qualifié de « grand tournant ». L’homme d’État, habitué à jongler entre promesses déçues et engagements fluctuants de ses alliés, trouve dans cette volte-face présidentielle une bouffée d’air stratégique.
Car en entérinant l’idée que la Russie est vulnérable et que la victoire de l’Ukraine est possible, Donald Trump brise un tabou longtemps entretenu dans les capitales occidentales : celui de la résignation face à l’occupation russe.
Ce geste politique, au-delà de ses arrière-pensées électorales et de ses calculs d’image, révèle un fait majeur : les certitudes de Moscou se fissurent. L’argumentaire de la toute-puissance russe, déjà sapé par la durée interminable du conflit, est désormais ouvertement contesté par celui qui occupe le bureau le plus influent de la planète. C’est là un signal dont la portée excède la conjoncture : il redessine les contours mêmes du rapport de force global.
Que Donald Trump, l’homme du pragmatisme brutal et des postures changeantes, devienne soudain l’avocat d’une Ukraine victorieuse, voilà une ironie de l’histoire. Mais cette ironie est riche d’enseignement : elle dit que la guerre d’Ukraine a franchi un seuil, que la patience de Kiev n’est pas vaine et que le Kremlin, jadis craint, peut désormais être contesté sans fard.
L’heure est à la clarté, et ce « tournant » marque peut-être le début d’une ère où l’Ukraine ne sera plus seulement défendue, mais véritablement promise à la reconquête.

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