Cette mémoire les traumatise. Certains survivants de ce génocide revivent très mal ces événements. Au cours de ces moments-là, les survivants ont du mal à cacher leurs sentiments de détresse. Ils mesurent à quel point les leurs leur étaient très cher et combien ils sont esseulés. Bref, ils vivent des moments d’insécurité spirituelle.
Il suffit d’un événement en apparence neutre comme lors d’un moment de silence pesante, la vue d’une foule en train d’effectuer la marche du souvenir rappelant du coup la foule des miliciens, etc… pour plonger l’esprit du rescapé dans l’insécurité.
C’est donc une notion particulière. En général nous aimons la sécurité qu’on appelle la zone de confort, éprouvée lorsqu’on est en contrôle des choses et de soi. Pour les rescapés du génocide des tutsi particulièrement, ceci est une période qui vient tout perturber et cette occasion annuelle de mémoire des siens sauvagement disparus occasionne l’émergence de ce sentiment menant facilement à la perte de contrôle de soi et au traumatisme.
Les scènes atroces de ce passé douloureux viennent hanter le quotidien du rescapé. Celui-ci a un mal fou à les gérer spirituellement. Il vit en partie cette insécurité du temps où il était sauvagement pourchassé par ses semblables, ses voisins, ses anciens collègues de travail. Il a du mal à contenir cette quantité de souvenirs extrêmement douloureux.
Dans ce lot de douleur, il est très important de faire appel à son propre moi, pour une introspection de ce qui a été accompli durant les 26 dernières années. De se poser les questions en ces moments à savoir où est votre sécurité ? Est-ce qu’il tient aux éléments qui vous entourent ou est-ce que votre sécurité tient à la paix qui est dans votre cœur ? Est-ce que votre sécurité est extérieure ou est-ce que votre sécurité vous habite ?
Ce moment est très importante parce qu’il faut comprendre que dans le chemin de vie, dans le chemin de la conscience, dans le chemin de la spiritualité, la sécurité elle est intime. La sécurité c’est la force du cœur, c’est la force de ses principes auquel on tient, de cette vie que l’on reconstruit de l’intérieur de soi. Cette réalité-là, elle demande d’être très exigent. Elle demande de l’effort, de la prise de conscience. Elle demande même un vrai courage personnel pour faire face à sa propre insécurité. pour se mettre en route vers sa paix intime et la sécurité du cœur.
La vie est fragile. Dites à ceux et celles qui vous aiment que vous les aimez aussi.
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