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Avril des ténèbres- 26ème année du génocide des Tutsi au Rwanda - Jour 14/100 : Intelligence émotionnelle.

Redigé par Prince M. Gaël NYANGEZI
Le 1er mai 2020 à 08:47

Pendant cette période de commémoration du génocide des tutsi au Rwanda, les rescapés doivent adopter ce que Bernard Flavien considère comme étant la posture du « Guerrier », pas celle du « Combattant » en expliquant que le concept du « guerrier » chez les Toltèques consiste à « être en position », et pas « en opposition ». Il explique qu’un problème doit rester un problème et ne doit pas devenir une difficulté, qu’un problème est toujours extérieur, en dehors de soi, et qu’un problème n’est pas une émotion.

L’émotion et la raison, c’est la même chose mais n’opèrent pas au même stade. En d’autre termes, la raison, c’est de l’émotion refroidie tandis que l’émotion est une raison à chaud. En cette période, sources de colère ne manquent jamais, et ce, depuis 26 ans où à chaque année, les négationnistes s’organisent aussi pour salir la vase mémoire de notre cerveau que nous essayons de nettoyer. Nous devons donc nous méfier des réactions à chaud. Ne pas réagir en temps réel pour exprimer ses émotions est la manière la plus intelligente de répondre à la colère de nos souvenirs.

L’émotion fait partie structurante et intégrante de notre bien-être et la peur en est lapatronne. Malgré nos émotions, nous avons supardonner. Mais le pardon n’est pas l’oubli. Un vieux proverbe amérindien dit : « lorsque l’on a enfoncé un clou dans une planche, on peut enlever le clou, mais il reste le trou. C’est à dire qu’il faut bien distinguer l’oubli et le pardon. Dans l’intelligence émotionnelle, le pardon est fondamental. C’est enlever la partie toxique du souvenir. C’est essayer de vivre mieux avec ses souvenirs.

Là où il y a de la gêne, il y a pas de plaisir. Comment cela dira-t-on ? En tant que rescapé du génocide, tout comme l’instinct de survie, la lumière est en nous. Mais en cette période, il arrive qu’on manque de joie de vivre. Mais le problème n’est pas la joie et c’est là où l’intelligence émotionnelle va nous aider beaucoup parce qu’elle ne s’intéresse pas à la joie mais plutôt à ce qui empêche la joie d’être totalement ressenti, autrement dit, à ce qui va gêner la joie. La joie est quelque chose de personnel, elle dépend de l’histoire de chacun et personne ne peut intervenir dans la joie de quelqu’un d’autre.

C’est ainsi que l’intelligence émotionnelle peut aussi beaucoup aider les jeunes générations ancré dans l’idéologie du génocide qui passent leur temps à promouvoir le négationnisme dans les réseaux sociaux. La plus part parmi eux ont la gêne d’être des enfants des génocidaires. En ce qui leur concerne, l’intelligence émotionnelle ne s’intéresserait pas à leur comportement mais plutôt au mal qu’ils ressentent sur la culpabilité de leurs parents et le désir de justifier cette culpabilité. Ils doivent savoir que c’est en récupérant cette gêne qu’ils vont pouvoir se libérer et retrouver le plaisir de vivre avec les autres pour enfin s’unir tous ensemble autour de l’identité nationale.


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