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Burundi : des Imbonerakure envoyés renforcer le FLN

Redigé par IGIHE
Le 18 octobre 2025 à 12:00

Des sources sécuritaires régionales affirment que le président burundais Évariste Ndayishimiye aurait ordonné le déploiement de plus de 400 Imbonerakure afin de soutenir le groupe armé terroriste Front de Libération Nationale (FLN).

Ces Imbonerakure, membres de la jeunesse affiliée au parti au pouvoir CNDD-FDD, auraient récemment achevé une formation militaire au centre d’instruction de Makamba, dans le sud du Burundi. Elles proviendraient de plusieurs localités de l’ancienne province de Cibitoke — notamment Kabarore, Bukinanyana, Mabayi, Mugina et Rugombo — situées dans le nord-ouest du pays.

Un soutien militaire discret mais structuré

Le FLN opère depuis plusieurs années dans la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), ainsi que dans la forêt de Kibira, au Burundi. Selon les mêmes sources, le mouvement bénéficie d’une coopération étroite avec certaines unités burundaises dans le cadre d’opérations conjointes contre le groupe d’autodéfense Twirwaneho, actif dans les montagnes de Minembwe et d’autres zones du territoire de Fizi.

En 2018 et 2019, le FLN avait déjà revendiqué plusieurs attaques meurtrières dans le sud-ouest du Rwanda, ayant causé la mort de civils, blessé de nombreuses personnes et détruit des biens, notamment des véhicules. Ces opérations avaient été menées depuis la forêt de Kibira, où le groupe trouvait refuge, apparemment avec la bienveillance des autorités burundaises.

Des renforts envoyés depuis Makamba

Des informations émanant de sources fiables indiquent que plus de 200 Imbonerakure auraient été envoyées dans la zone de Kidote, groupement de Lemera, dans le territoire d’Uvira (Sud-Kivu), sous le commandement du colonel Fabien Mukeshimana, alias Kamayi.

Un second contingent d’environ 200 autres jeunes miliciens aurait été dépêché à Lubarika, toujours dans le territoire d’Uvira, pour rejoindre les combattants du FLN dirigés par le général-major Dieudonné Hategekimana, connu sous le nom de Théophile.

D’après des sources concordantes, à la mi-août 2025, des officiers du renseignement militaire burundais auraient rencontré le général-major Hategekimana afin d’envisager une collaboration accrue entre le FLN, les forces burundaises et certaines unités de l’armée congolaise. En contrepartie, le mouvement rebelle aurait reçu la promesse d’un soutien financier et logistique de la part du gouvernement de la RDC.

Une alliance idéologique héritée du passé

Un agent des services de renseignement burundais, cité sous couvert d’anonymat, a indiqué que cette coopération trouve ses racines dans une idéologie commune :

« Ndayishimiye et son prédécesseur, Pierre Nkurunziza, ont soutenu les groupes armés FDLR et FLN parce qu’ils partagent la même idéologie de haine envers les Tutsis. Le CNDD-FDD reste ancré dans une politique ethnique et croit pouvoir déstabiliser le gouvernement du Rwanda dirigé par le FPR à travers ces mouvements armés. »

Continuité des liens avec les FDLR

Le photojournaliste burundais Teddy Mazina, interrogé en août 2025 dans l’émission The Long Form, a tenu des propos similaires. Selon lui, le CNDD-FDD et les FDLR partagent une même idéologie de haine ethnique, ce qui explique leur volonté de coopérer.

« En raison de cette idéologie, le gouvernement burundais accueille chaleureusement les combattants des FDLR, leur permettant de s’installer, de faire du commerce et d’organiser leurs activités sur le territoire burundais », a-t-il précisé.

Mazina a rappelé qu’en mai 2015, lors de la tentative de coup d’État contre Pierre Nkurunziza, des combattants des FDLR venus de la RDC avaient accouru pour défendre le régime de Bujumbura.

« Nous avons des éléments des FDLR à Bujumbura. Ils étaient déjà présents lorsque le coup d’État a échoué. Cette collaboration n’a jamais cessé », a-t-il ajouté, précisant que certains éléments affiliés aux FDLR vivent au Burundi depuis 2010, où ils possèdent des commerces florissants alimentés par des fonds venus de la RDC.

Une présence militaire inquiétante au Sud-Kivu

Actuellement, près de 20 000 soldats burundais seraient déployés dans la province congolaise du Sud-Kivu, notamment dans le territoire d’Uvira. Ces troupes collaboreraient étroitement avec les FDLR, tout en facilitant les déplacements de leurs dirigeants ainsi que ceux du FLN vers Bujumbura et d’autres localités, où se tiendraient régulièrement des réunions de coordination.

Des sources sécuritaires régionales affirment qu’Évariste Ndayishimiye aurait envoyé plus de 400 Imbonerakure pour soutenir le FLN

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