Cette situation, marquée par des accusations de complots et des tentatives de déstabilisation, n’est pas sans conséquences pour la RDC, tant à court qu’à moyen et long terme.

L’évolution de la rivalité entre Tshisekedi et Kabila s’inscrit dans un contexte de méfiance croissante et d’accusations mutuelles. Ce qui était initialement une compétition pour le contrôle du pouvoir s’est transformé en une lutte acharnée où chaque camp semble prêt à utiliser tous les moyens possibles pour neutraliser l’autre.

Les récents événements, notamment la création de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) par Corneille Nangaa, perçue comme une émanation de Kabila, ont accentué cette dynamique de confrontation.

Félix Tshisekedi, se sentant de plus en plus menacé, a publiquement accusé son prédécesseur de soutenir des factions rebelles pour le renverser.

Ces accusations, qui auraient pu rester confinées aux cercles politiques internes, sont désormais exposées sur la scène publique, transformant ce qui était une rivalité politique en une chasse à l’homme. Joseph Kabila, bien que silencieux, est ainsi placé dans une position de défense permanente, alors que son entourage est progressivement ciblé par les autorités.

Cette escalade de la rivalité risque de plonger la RDC dans une instabilité politique accrue. Les accusations publiques de Tshisekedi contre Kabila renforcent les divisions au sein de l’élite politique congolaise, exacerbant les tensions et créant un climat de suspicion généralisée.

Le risque d’arrestations arbitraires, de purges politiques, et de répressions contre les partisans de Kabila devient de plus en plus réel, avec des conséquences directes sur le fonctionnement des institutions.

Cette situation pourrait également affaiblir la capacité du gouvernement à gérer d’autres défis urgents, tels que le conflit dans l’Est du pays et les problèmes économiques. La focalisation sur la rivalité avec Kabila détourne l’attention des priorités nationales, laissant le champ libre aux groupes armés pour consolider leurs positions.

La chasse à l’homme engagée par le camp Tshisekedi pourrait avoir des effets dévastateurs sur le tissu politique et social de la RDC. L’exclusion systématique des partisans de Kabila et les mesures répressives pourraient engendrer une résistance accrue, voire une radicalisation de l’opposition. Le risque d’un retour à des conflits armés internes, alimentés par des factions politiques opposées, devient de plus en plus probable.

De plus, cette rivalité pourrait saper les efforts de réconciliation nationale. La division profonde entre les deux camps pourrait mener à une polarisation extrême de la société congolaise, compromettant les initiatives de paix et les tentatives de dialogue entre les différentes communautés. La fragmentation du paysage politique risque ainsi de perdurer, avec des conséquences néfastes pour la stabilité du pays.

Les retombées de cette rivalité pourraient avoir des implications durables pour la RDC. La perpétuation d’une chasse à l’homme politique risque d’enraciner une culture de vengeance et de répression, où les leaders successifs pourraient être tentés de suivre le même chemin pour éliminer leurs adversaires. Cette dynamique pourrait confiner la RDC dans un cycle de conflits et des crises interminables.

Sur le plan économique, l’instabilité politique prolongée dissuadera les investisseurs étrangers et compromettra le développement du pays. Les ressources naturelles de la RDC, qui pourraient être un atout majeur pour son avenir, risquent d’être exploitées dans un contexte de chaos, profitant à des intérêts étrangers et à des élites corrompues, au détriment de la population congolaise.

Sur le plan régional, la rivalité entre Tshisekedi et Kabila pourrait avoir des répercussions au-delà des frontières de la RDC. Les tensions avec les pays voisins pourraient s’intensifier, alimentant des conflits transfrontaliers et compromettant la stabilité de toute la région des grands lacs.

La transformation de la rivalité entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila en une chasse à l’homme marque une étape dangereuse dans l’histoire politique de la RDC. Les conséquences de cette dynamique sont lourdes de menaces pour l’avenir du pays.

Pour éviter un effondrement total, des efforts de médiation et de dialogue doivent être intensifiés, avec une réelle volonté de dépasser les querelles personnelles pour se concentrer sur les défis nationaux et régionaux urgents.