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Les héritiers de la haine ou l’ombre persistante du négationnisme familial

Redigé par Tite Gatabazi
Le 21 octobre 2025 à 10:46

Il est des négateurs qui n’empruntent pas la voie du mensonge par simple hasard. Certains s’y engagent pour dissimuler les crimes de leurs pères et mères, mus par le besoin inavoué de blanchir un héritage infâme.

Tel est le cas d’Uzabakiriho Alfred Antoine, plus connu sous le pseudonyme de « Gitifu Sebatware » sur le réseau X (@GitifuW). Depuis quelque temps, cet individu s’illustre par une campagne méthodique de diffamation à l’encontre du gouvernement rwandais, s’employant à falsifier les faits constitutifs du génocide perpétré contre les Tutsi et à tenter de sanctifier ses parents, pourtant acteurs centraux de l’extermination des Tutsi dans la ville de Butare.

L’heure est venue de dévoiler les faits qui éclairent le radicalisme ethnique de cet homme, ainsi que l’idéologie génocidaire qui continue de le hanter.

Le père de @GitifuW : un génocidaire notoir

Le père d’Uzabakiriho Alfred Antoine se nommait Uzabakiriho Bernard, fils de Gaparayi Innocent et de Nyirandushabandi Angélique. En 1994, il exerçait la profession d’enseignant au Groupe Scolaire de Butare, tandis que son épouse, Nyirabakungu Antoinette, fille de Habimana et de Nyiramidibura, enseignait elle aussi dans la même ville.

Tous deux étaient originaires de l’ancienne préfecture de Cyangugu, lui du district actuel de Nyamasheke, elle de celui de Rusizi.

Uzabakiriho Bernard fut jugé par les juridictions gacaca, en première instance puis en appel, dans le secteur de Ngoma, ville de Butare (Huye). Il fut reconnu coupable de crimes de génocide qu’il avait personnellement commis contre les Tutsi à Butare, notamment :

la participation active à des réunions de planification des massacres ; l’implication directe dans de nombreuses attaques à Kabutare ayant entraîné la mort d’un grand nombre de Tutsi ; son appartenance à un groupe mobile militarisé patrouillant à Kabutare, incitant la population hutue à tuer les Tutsi et organisant des chasses à l’homme ; l’organisation du déploiement des tueurs aux barrières ; sa présence lors de l’attaque du domicile de Minani, où furent assassinés Masudi et Gahamanyi ; son rôle déterminant dans les meurtres de Nturo, Nyetera Eugène, Rwagashayija Innocent et du jeune homme qu’il hébergeait, ainsi que dans l’assassinat du Frère Grégoire, d’Umulisa Grâce et des enfants de Samuel Gasana.

Le 18 novembre 2006, le tribunal gacaca de Ngoma le condamna à 30 ans de prison. Ayant interjeté appel, il vit sa condamnation confirmée par la juridiction d’appel le 14 novembre 2007, qui réaffirma la solidité des charges de génocide retenues contre lui. Il mourut en détention à la prison de Huye, où il purgeait sa peine.

Parmi ses complices figuraient plusieurs enseignants du même établissement : Twagirayezu Faustin, Murekeye Elisée, Bandora André (alias Cyuma), Nsengiyumva Ignace, Kimanuka Tharcisse, et d’autres encore, un réseau d’éducateurs pervertis par l’idéologie de la mort.

La mère de @GitifuW : une criminelle tout aussi compromise

L’épouse d’Uzabakiriho Bernard, Nyirabakungu Antoinette, fut elle aussi reconnue coupable de crimes liés au génocide. Les charges portées contre elle comprenaient : le meurtre d’Angelina, de ses deux enfants et d’une femme originaire de Kibuye, au domicile de Rwagashayija Innocent ; l’appartenance à un groupe de femmes entraînées à manier et à lancer des grenades ; la participation à des attaques et à des pillages ; la diffusion, dans les milieux scolaires, d’une idéologie ethniste et discriminatoire.

Condamnée en première instance à 25 ans de prison, elle fit appel, prétendant n’avoir pu présenter convenablement sa défense. Les témoins convoqués à sa demande ne purent toutefois apporter aucun élément disculpatoire : aucun n’était présent à Kabutare durant les faits.

En revanche, plusieurs témoins à charge décrivirent avec précision sa participation active aux massacres.

Le 14 novembre 2007, la cour d’appel gacaca confirma la sentence, la reconnaissant coupable de participation directe au génocide contre les Tutsi et la condamnant à 19 ans d’emprisonnement.

Elle mourut, elle aussi, à la prison de Huye, victime, comme son époux, d’une maladie qu’ils avaient longtemps refusé de traiter.

Mise en garde et devoir de vérité

Ces faits sont publiés non par esprit de vengeance, mais par devoir de vérité historique. Ils visent à dévoiler les motivations cachées de ceux qui, sous couvert de militantisme politique, perpétuent le déni du génocide des Tutsi.

Parmi eux, figurent des individus comme @GitifuW, héritiers de criminels qui, au lieu de reconnaître la responsabilité individuelle de leurs parents et de se tourner vers la réconciliation, préfèrent propager leur héritage d’extrémisme et de haine.

À l’inverse, il importe de saluer ces nombreux jeunes nés de parents génocidaires qui ont choisi de rompre avec le passé. Par la force de leur lucidité et leur engagement dans la reconstruction nationale, ils incarnent une génération de Rwandais réconciliés, déterminés à édifier une nation de justice et d’unité.

Quant à ceux encore prisonniers de l’idéologie meurtrière @GitifuW, @PatrickRugaba, les descendants de Shingiro Mbonyumutwa, de Juvénal Habyarimana (@JLHabyna), de Zigiranyirazo Protais (@MukizaAntoine), de Safari Stanley, de Charles Ndereyehe Ntahontuye, de Mbonampeka Stanislas, de Marcel Sebatware (@dzaneza), ou encore de la famille Gatebuke le message est sans équivoque :

libérez-vous de la malédiction du mensonge, renoncez à l’extrémisme et rejoignez la patrie des vivants.

Seule la vérité réconcilie, seule la mémoire éclaire, et seul le courage de rompre avec l’héritage de la haine permettra de bâtir un Rwanda qui ne connaîtra plus jamais ni la division ni le génocide.

Certains individus s'engagent activement pour dissimuler les crimes de leurs pères et mères, mus par le besoin inavoué de blanchir un héritage infâme

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