Drapée de politesses diplomatiques et de poison idéologique, cette lettre est un manifeste audacieux d’un mouvement génocidaire déguisé en acteur politique épris de paix. Ce n’est pas seulement une insulte à l’histoire, mais une tentative grotesque de légitimer le terrorisme sous le couvert de la diplomatie.
Le problème ne réside pas seulement dans les délires de grandeur des FDLR, mais dans la tribune qui leur a été offerte — grâce au président Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo, qui a permis à ces fugitifs de prospérer sous sa surveillance.
Dans un élan de talent comique ou de délire tragique — à chacun son prisme — le lieutenant-général Byiringiro, président autoproclamé d’un groupe terroriste aux multiples pseudonymes mais dépourvu de toute légitimité, n’a pas oublié d’indiquer son numéro de téléphone direct dans la lettre officielle adressée au président Trump.
Oui, glissé soigneusement sous son CV génocidaire figurait un numéro congolais : +243 858 820 862. Attendait-il un appel ? Un moment de « ligne rouge », peut-être — « Veuillez patienter, le président Trump va vous répondre » ? On l’imagine aisément, assis près du combiné dans un bunker au cœur de la jungle, entouré de ses compagnons fugitifs, astiquant de nouveaux AK-47 et RPG tout juste livrés depuis Kinshasa — et actualisant son écran toutes les cinq minutes, espérant voir apparaître un indicatif de Washington.
Peut-être Byiringiro espérait-il une invitation à Camp David pour discuter de « cadres de paix mutuels » autour d’un thé glacé et de biscuits. S’il fallait une preuve du culot génocidaire, la voilà : le chassé qui appelle le chasseur, non pas pour présenter ses excuses, mais pour soumettre une proposition.
C’est l’équivalent de Charles Manson envoyant son code postal au FBI et demandant une place à la commission des libérations conditionnelles. Mais dans la RDC de Tshisekedi, où l’impunité est institutionnalisée et l’illusion érigée en arme, même les terroristes ont leur service clientèle.
À dire vrai, les FDLR ne sont pas un groupe incompris de vieux exilés nostalgiques de leur patrie. Ils sont les héritiers idéologiques et militaires de ceux qui ont perpétré le génocide contre les Tutsi au Rwanda en 1994 — un génocide qui a coûté la vie à plus d’un million de personnes en seulement cent jours.
Bon nombre de leurs fondateurs figuraient parmi les principaux architectes du massacre. Ils ont fui le Rwanda non pas comme des réfugiés, mais comme des fugitifs. L’un de leurs chefs, Ezechiel Gakwerere, a récemment été capturé par les forces de l’AFC/M23 et remis au Rwanda. Leur cause n’est pas la justice mais le révisionnisme ; leur arme n’est pas la paix mais la propagande.
La lettre, un “scoop” pour la BBC
S’il subsistait le moindre doute quant à l’infiltration de la tromperie idéologique des FDLR dans certains médias, le Service Kinyarwanda/Kirundi de la BBC l’a dissipé le 7 juillet 2025.
Dans ce qui ne peut être décrit que comme un scoop frappé du syndrome de Stockholm, la BBC a publié un article traitant la lettre des FDLR au président Trump comme s’il s’agissait d’un message émanant d’un acteur légitime des processus de paix de Washington et de Doha.
On pourrait presque pardonner à quiconque de croire que Byiringiro est le chef d’un gouvernement de transition en exil, et non un criminel de guerre drapé dans son treillis de brousse et son fanatisme assumé. Le titre de la BBC a dansé avec précaution — évitant soigneusement des mots comme « génocide », « terroriste » ou « fugitif », accordant aux FDLR un vernis de crédibilité habituellement réservé aux lauréats du prix Nobel de la paix.
L’article a relayé les affirmations du groupe sans aucun contexte, reprenant leur prétendue mission de « protection des réfugiés rwandais » comme une vérité d’Évangile — sans rappeler que ces « réfugiés » étaient à l’origine des génocidaires qui ont fui avec leur butin, du sang sur les mains et parfois des bébés sur les sommets.
Le vomi idéologique des FDLR a été servi à la carte, nappé de langage diplomatique et d’euphémismes apaisants. Peut-être que la semaine prochaine, la BBC ira interviewer Boko Haram au sujet de l’éducation des jeunes filles.
Ou demandera à Al-Qaïda son avis sur la tolérance religieuse. Le journalisme, quand il est vidé de son intégrité historique, devient un cheval de Troie pour la haine. Et dans ce cas précis, la BBC l’a roulé tout droit dans les salons des locuteurs du kinyarwanda, normalisant des extrémistes comme négociateurs et offrant aux génocidaires le dernier mot. Le véritable scoop ? La propagande porte désormais le costume du journalisme et parle le kinyarwanda de la Reine, que bien des anglophones ne comprennent pas.
Alors, que disait exactement cette lettre ? Accrochez-vous.
La lettre s’ouvre sur des louanges fleuries adressées à Trump, le félicitant pour la « signature de l’Accord de Paix de Washington, le 27 juin 2025, entre la République Démocratique du Congo et la République du Rwanda ».
« Vous avez brillamment réussi, et en un temps record, là où d’innombrables autres ont échoué pendant trois (3) décennies d’insécurité dans l’est de la RDC. »
Dès les premières lignes, le piège est posé. Imaginez Oussama ben Laden félicitant un président américain pour un traité de lutte antiterroriste. L’ironie grotesque devrait suffire à arrêter net tout lecteur sérieux. Les FDLR utilisent cette occasion pour se présenter comme des acteurs de la paix, alors qu’ils en sont les principaux saboteurs.
Des fake news à consommer
Ils affirment : « Les FDLR saluent et soutiennent toute initiative sincère visant à restaurer une paix véritable et durable dans la Région des Grands Lacs d’Afrique (GLRA)… qui a déjà coûté plus de 10 millions de vies en RDC. »
Ah, oui, le fameux chiffre des « 10 millions de morts » — une statistique souvent citée, rarement vérifiée, instrumentalisée pour frapper les esprits. Comme le mythe des « six millions de Congolais morts » qui s’est glissé dans l’un des récents discours de Trump, ce chiffre n’a en réalité aucun fondement empirique.
C’est une fake news sous stéroïdes, et les FDLR comme certains officiels congolais le savent pertinemment. Ils la diffusent pour se présenter comme les victimes d’une guerre oubliée, et non comme les auteurs de la violence qu’ils sont en réalité.
Puis, les FDLR changent de ton pour basculer dans un prêche idéologique : « Contrairement à la propagande du régime rwandais et de ses alliés politiques, [les FDLR] n’ont jamais représenté une menace pour le peuple rwandais, dont elles sont en réalité une émanation et pour lequel elles luttent. »
Vous avez bien lu ? Les FDLR prétendent être une émanation du peuple rwandais. Mais décodons cela : pour les FDLR, comme pour tous les idéologues du génocide rwandais, « peuple rwandais » signifie exclusivement la communauté hutue.
Leur lutte n’a rien à voir avec la justice ou l’inclusivité ; elle vise à restaurer l’idéologie suprémaciste du « Hutu-Power », cette même idéologie qui a alimenté le génocide de 1994. Leur rêve n’est pas celui d’une démocratie, mais d’un Rwanda où les Tutsi seraient des citoyens de seconde zone — ou pire, exterminés.
La lettre poursuit : « Ils [le gouvernement rwandais] présentent faussement les FDLR comme une organisation génocidaire ou terroriste. »
Faussement ? Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), les rapports des Nations unies et d’innombrables enquêtes de défense des droits humains ont depuis longtemps établi l’origine génocidaire et les activités terroristes des FDLR. Le déni n’efface ni n’absout les faits. En réalité, ce désaveu est lui-même une prolongation du génocide — une machette rhétorique, en quelque sorte.
Plus grotesque encore, la lettre continue : « Les FDLR ont défini leur mission comme la protection des réfugiés rwandais survivants face aux menaces répétées d’extermination perpétrées par les forces du FPR au cours des trente dernières années. »
Ce n’est pas seulement de la désinformation ; c’est une manipulation idéologique. Ils inversent l’histoire et présentent le Front Patriotique Rwandais (FPR) — qui a mis fin au génocide — comme des exterminateurs.
Ils se présentent eux-mêmes — ceux-là mêmes qui ont organisé les escadrons de la mort Interahamwe — comme des protecteurs. C’est comme si Al-Qaïda se revendiquait organisation humanitaire sous prétexte qu’elle construit des écoles pour les orphelins de kamikazes.
Puis vient encore un peu de théâtre diplomatique : « Les FDLR se sont activement engagées et ont démontré leur volonté de participer à toutes les initiatives de paix et de stabilité dans la région… »
Rions jaune. Leur « engagement » dans les processus de paix n’est rien d’autre qu’une tactique pour gagner du temps. Dès que l’attention internationale faiblit, ils se réarment. Dès que la pression monte, ils parlent de paix. Leur stratégie favorite : envelopper les balles dans du papier.
Puis vient la paranoïa risible : « Malgré ces efforts, le Rwanda a persisté à boycotter et à saboter les initiatives de paix, tandis que la communauté internationale n’a pas tenu ses engagements pour les soutenir. »
Sabotage ? Le seul saboteur constant de la paix dans l’est de la RDC, ce sont les FDLR eux-mêmes, avec l’aide de leurs parrains congolais. Ils ont été utilisés comme milices supplétives par des officiers de l’armée congolaise, intégrés dans les unités des FARDC, et ouvertement défendus par nul autre que le président Tshisekedi, qui les a un jour qualifiés de non-menace.
La propagande des FDLR atteint son paroxysme lorsqu’ils évoquent l’assassinat tragique de l’ambassadeur italien Luca Attanasio : « Ils citent, par exemple, l’assassinat de l’ambassadeur italien Luca Attanasio en février 2021, pour lequel ils affirment avoir été faussement accusés. »
Certains responsables congolais avaient pourtant pointé l’implication des FDLR, car il avait été abattu à Kanyamahoro, dans le parc national des Virunga — alors bastion de ces terroristes-génocidaires.
Mais puisque le gouvernement de Tshisekedi traite les FDLR comme un parent gênant plutôt que comme une entité criminelle, l’affaire a opportunément été enterrée avec un procès bâclé de cinq suspects. À quoi bon rendre justice quand on a l’utilité politique ?
Idéologie génocidaire et ton de défi
La lettre met en garde : « Les tentatives de neutralisation des FDLR ne sont qu’un prétexte pour l’extermination des réfugiés rwandais dans l’est de la RDC. »
C’est la vieille rengaine des génocidaires depuis 1994 : utiliser des civils comme boucliers, puis crier au massacre quand l’action militaire les vise. Les chefs des FDLR se terrent dans les forêts, entourés de civils qu’ils instrumentalisent. La tragédie des vrais réfugiés est exploitée par ces criminels qui ne parlent pas pour eux et ne les protègent pas.
Puis viennent les larmes de crocodile : « Les FDLR déclarent qu’ils restent déterminés à protéger les réfugiés rwandais dans l’est de la RDC jusqu’à leur retour sûr et digne dans leur patrie. »
Leur version du « retour en sécurité » signifie en réalité le retour approuvé de l’idéologie génocidaire au Rwanda. Cela signifierait la fin de la transformation politique et sociale qu’a connue le pays depuis 1994. Cela reviendrait à rétablir un État d’apartheid maquillé en démocratie. Non merci.
Et bien sûr, ils terminent en apothéose, avec un venin idéologique : « Les Forces de Défense du Rwanda sont la véritable source d’insécurité au Rwanda, en RDC et dans la région, cherchant prétendument à piller les ressources congolaises et à exterminer les populations bantoues. »
Ah, voilà. L’antique trope racial colonial : Bantou contre Nilo-hamite. Cette absurdité pseudo-scientifique a été introduite par les colonisateurs belges et les missionnaires catholiques pour diviser et régner au Rwanda.
Les FDLR et leurs soutiens la ressuscitent comme une incantation médiévale. Ce n’est pas seulement une erreur historique ; c’est dangereux. Le mythe de la « victimisation bantoue » face aux « envahisseurs tutsi étrangers » est la colonne vertébrale idéologique de tous les massacres dirigés contre les communautés tutsi dans la région.
C’est un discours de haine déguisé en anthropologie. « Bantou » est un groupe linguistique auquel appartiennent tous les Rwandais et la majorité des habitants de la région. Espérons que la Maison Blanche soit consciente de cette gymnastique idéologique.
La lettre conclut en réaffirmant : « Les FDLR restent déterminées à protéger les réfugiés rwandais jusqu’à leur retour sûr et digne dans leur patrie. »
Ils ne reculent pas. C’est une déclaration de guerre idéologique. Ils ne cherchent ni intégration, ni dialogue, ni justice. Ils cherchent la réhabilitation d’un passé génocidaire, et le président Tshisekedi leur offre le mégaphone.
Un appel à se réveiller
C’est pourquoi le monde doit ouvrir les yeux. Président Trump, si vous m’entendez : ne tombez pas dans ce piège. Vous êtes manipulé. Négocier avec les FDLR revient à négocier avec Daech pour les droits des femmes ou avec le Ku Klux Klan pour l’harmonie raciale.
Cette lettre n’est pas une contribution à la paix. C’est une déclaration de survie d’une armée hors-la-loi. Son langage est imprégné du sang du passé et drapé du faux velours de la diplomatie. Son idéologie, elle, n’a pas changé, et ses parrains sont connus. La principale arme des FDLR n’est pas l’AK-47, mais leur capacité à tromper et à prêcher la haine. Et sous Tshisekedi, ils n’ont jamais été aussi enhardis.
Dialoguer avec les FDLR, ce n’est pas construire la paix. C’est céder idéologiquement. C’est du négationnisme de l’Holocauste sous des habits tropicaux africains. Que personne ne se méprenne : ce n’est pas un mouvement de réfugiés, comme ils le prétendent. C’est un cartel de génocidaires.
Il y a une délicieuse contradiction chez les négationnistes du génocide et leurs complices : ils assurent au monde que les FDLR sont « nulle part » — une ombre défunte, un simple fantôme de l’histoire — et pourtant, à chaque fois qu’un processus de paix se profile à l’horizon, ces mêmes fantômes réapparaissent, exigeant sièges et micros.
Imaginez ! Un mouvement « invisible » avec un bureau présidentiel, des grades militaires, une ligne téléphonique opérationnelle, des porte-parole, des communiqués de presse et — tenez-vous bien — une politique étrangère à l’égard des États-Unis. Ils font même du lobbying pour être inclus aux tables de négociation internationales.
Pour un groupe censé être mort et enterré, ils sont curieusement actifs : ils écrivent au président Trump, s’adressent aux Nations unies, à l’Union africaine et à d’autres dirigeants et organisations régionales — ils participent à des conférences de presse par procuration et paradent dans les défilés militaires de Tshisekedi.
On se demande si c’est de la nécromancie ou tout simplement de la politique de mauvaise foi. Les FDLR sont peut-être niés par les diplomates autour d’un café, mais ils sont renforcés par les commandants de leurs hôtes en treillis. Le gouvernement congolais prétend qu’ils sont insignifiants, mais son armée les accueille à bras ouverts avec des plans d’intégration et des grades.
Et maintenant, ils conseillent un président américain sur la « restauration de la paix dans les Grands Lacs ». Que va-t-on voir ensuite ? Ils vont demander à coanimer l’émission GPS de CNN avec Fareed Zakaria. Soyons francs : les seules personnes plus présentes que les FDLR sont celles qui font semblant qu’ils sont absents.
Les fantômes n’écrivent pas aux superpuissances mondiales. Ce sont les fugitifs avec des parrains étatiques qui le font. Et quand ils s’expriment en français ou en anglais impeccable, avec des sous-entendus génocidaires et des flatteries diplomatiques, ce n’est pas une séance de spiritisme — c’est une conférence de presse. Les morts ne téléphonent pas à la Maison-Blanche. Les FDLR viennent de le faire.
Alors que cette lettre soit lue. Qu’elle soit étudiée. Mais qu’on se souvienne qu’elle marque le moment où les génocidaires ont cru une fois de plus avoir berné le monde.
Cette fois, ne tombons pas dans le piège.

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