Si vous ne comprenez pas, il y a une explication. La campagne touristique de la RDC est une parodie, soulignant l’absurdité de vouloir lancer un rebranding mondial alors que le pays s’effondre de l’intérieur.
Et comment, me demanderez-vous, ce gouvernement brillamment défaillant compte-t-il imposer sa campagne touristique sur la scène internationale ? Par le football, bien sûr. Parce que rien ne dit plus « faites vos valises et venez visiter notre pays en guerre, sans infrastructures » qu’un logo clinquant apposé sur le maillot du FC Barcelone, un club dont les joueurs n’ont probablement jamais entendu parler d’Ituri, ni savent écrire Kivu sans Google Maps.
Après tout, si le Rwanda a pu le faire, pourquoi pas la RDC ? Ce voisin qui a de vraies routes, de vrais hôtels, des hôpitaux fonctionnels, des gorilles qui ne sont pas chassés pour le dîner, et un aéroport qui n’est pas un musée des vols manqués.
J’adore ce pays qui ne rate jamais une occasion de rater le coche, par pure nécessité.
Pas pour impressionner ni pour rivaliser
La campagne « Visit Rwanda » du Rwanda n’a jamais eu pour but d’impressionner la RDC. Ce n’était pas un coup d’éclat. Ce n’était pas une compétition. C’était une vision. Le Rwanda a signé des accords avec Arsenal, le Paris Saint-Germain, le Bayern Munich et l’Atlético Madrid — non pas parce qu’il voulait battre le Congo dans un concours de relations publiques (comment rivaliser avec un trou noir ?), mais parce qu’il avait quelque chose à offrir. Un endroit à visiter, où l’on n’a pas besoin d’un escorte de l’ONU ni d’un testament notarié avant le voyage.
Qu’il soit bien compris : la promotion du Rwanda est tournée vers le développement. Elle fait partie d’une stratégie nationale plus large incluant le tourisme, l’investissement et le soft power — pas d’une rivalité puérile avec un voisin en déroute.
Mais Kinshasa — oh brillant Kinshasa — a regardé le Rwanda et a dit : « Tiens ma bière Primus. »
Soudain, Monaco et Barcelone sont sur la ligne rapide. L’idée ? Lancer « Visit DR Congo », non pas avec une politique touristique, ni des réformes internes, ni des garanties de sécurité, mais en déléguant toute vision à des footballeurs européens qui risquent d’avoir besoin de gardes du corps s’ils osent un jour visiter réellement. Et après ? Une tournée du trophée UEFA à travers Walikale ?
On ne peut s’empêcher de se demander : qu’est-ce qu’ils vendent exactement ? Le frisson des nids-de-poule grands comme des petits cratères ? L’excitation de ne jamais savoir si la route disparaîtra dans la brousse en plein trajet ? L’adrénaline de croiser au détour d’un poste de contrôle des génocidaires FDLR armés ou des terroristes islamistes ADF, là où votre passeport vaut moins qu’un poulet ?
C’est là que les choses deviennent non seulement tragiques, mais aussi embarrassamment mal informées. Toute la logique derrière la soudaine passion de Kinshasa pour le sponsoring de clubs de football sur les maillots repose sur une compétition fantasmée avec le Rwanda — qui n’existe que dans l’imagination congolaise.
La stratégie du Rwanda n’était une réaction à personne. C’était un effort délibéré pour projeter sa propre vision du développement à un public mondial. Lorsque le Rwanda a lancé « Visit Rwanda », c’était pour renforcer son soft power, attirer des investissements, développer le tourisme et se positionner comme un pays africain tourné vers l’avenir.
Il a effectivement rivalisé — mais contre son propre passé tragique, contre ses propres objectifs, contre ses ressources limitées, et contre l’indifférence mondiale. La RDC, en revanche, ne rivalise pas avec le Rwanda. Elle rivalise avec elle-même dans l’art de la régression nationale.
L’obsession pour le Rwanda ne reflète pas une rivalité géopolitique, mais un complexe d’infériorité, où la RDC exprime ses échecs en projetant de la jalousie.
Pire encore, la RDC a choisi le Rwanda comme ennemi imaginaire au lieu de s’attaquer à ses vrais défis — la corruption, l’impunité, l’insécurité, et une classe politique qui utilise les survivants du génocide comme boucs émissaires.
Et puis il y a le Burundi. Oh pauvre Burundi — un autre voisin qui ne fait même pas semblant de rivaliser. Au lieu d’ouvrir ses frontières au Rwanda et de profiter des flux touristiques régionaux, le Burundi bloque ses frontières, boude dans un repli d’État sponsorisé, et rouvre parfois ses portes comme un adolescent ivre qui claque une porte en pleine crise émotionnelle.
Le Burundi se déçoit lui-même, et déçoit les autres — en particulier ceux qui pourraient bénéficier d’un corridor touristique régional. Contrairement au Kenya ou à la Tanzanie, pays qui ont développé des offres touristiques avec professionnalisme et stabilité, la RDC et le Burundi semblent confondre politique touristique avec patriotisme de façade et auto-sabotage.
Le Rwanda s’est construit une destination. La RDC construit des logos sur des maillots pendant que ses aéroports n’ont même pas d’eau courante. Et le Burundi ? Le Burundi n’arrive même pas à décider s’il veut figurer sur la carte touristique.
Plus sérieusement, l’introversion politique du Burundi est aussi néfaste que le chauvinisme de façade de la RDC. Tous deux ratent des opportunités que le Rwanda et les géants de l’Afrique de l’Est ont saisies grâce à l’intégration régionale et à la stabilité.
Des attractions en RDC au-delà de l’imagination
Vous êtes-vous déjà demandé où va le bon sens en safari ? La brochure touristique de la RDC, si jamais elle était imprimée, ressemblerait à un roman de voyage dystopique :
La faune sauvage ? Oh non, nous n’avons plus d’animaux. Les forêts sont riches, oui, mais dans les villes affamées, les singes, les antilopes, et même les gorilles ont depuis longtemps migré — de la jungle à l’estomac. Dans un pays où le cannibalisme est accepté en direct à la télévision, les primates sont en danger. Essayez de trouver une girafe, un buffle ou un hippopotame. Nous attendrons.
La nature ? On l’a. Des forêts tropicales luxuriantes et vierges. Mais ne comptez pas les voir en voiture. Il vous faudra sûrement un hélicoptère. Ou une intervention divine.
L’hospitalité ? Les seuls lits disponibles avec certitude sont dans les poches de l’élite corrompue de Kinshasa. Peut-être « Visitez Goma ». Les hôpitaux ? Pour la plupart, des bâtiments avec des médicaments périmés et sans électricité. Les écoles ? Oui, la craie existe encore — sur des murs sans professeurs, sans élèves, ni espoir.
La sécurité ? Oh, ça grouille ou ça bourdonne. De balles, de bombardements, et de groupes de milices bizarres par centaines. Le Congo a certainement perfectionné l’art du chaos externalisé : génocidaires FDLR ? Présents. Terroristes ADF ? Aussi. Patriotes Wazalendo ? Partout. Soldats burundais ? Pourquoi pas ?
Mercenaires européens et « conseillers » belges ? Bienvenue. Contractants américains ? Sortez les drones. Mais quoi que vous fassiez, ne demandez pas où est l’armée congolaise. Elle se cache ou pille.
Vous ne serez pas déçu, en tant que visiteur, de voir le désordre. La liste des acteurs non étatiques et des forces étrangères opérant en RDC ressemble à une liste noire des Nations Unies. Le tourisme ne prospère pas dans un théâtre de guerres par procuration et de seigneurs de guerre. Peut-être dans le pays que vous visitez.
Et le président Tshisekedi veut que vous visitiez. Oui, il le veut. Parce que dans son esprit, s’il ne peut pas réparer le pays, au moins il peut le rebrander.
La montée de la médiocrité
Oui, ça s’est produit — de la pizza à la présidence : c’est une histoire inspirante, vraiment. Il était une fois, dans les rues paisibles de Belgique, un homme incapable de livrer des pizzas à l’heure. Alors il est retourné dans son pays natal et y a livré une catastrophe politique à la place.
Ce portrait mordant souligne l’absurdité d’une direction non préparée héritant d’un État fragile et l’empirant — par une inconscience déguisée en charisme.
Le président Félix Tshisekedi, l’homme qui ne savait pas livrer une Margherita, est désormais le fier commandant d’un pays où rien ne se livre — ni la paix qu’il a déchirée en morceaux — ni les services. Les habitants de Goma à Bukavu ne peuvent pas se rendre les uns aux autres par la route sans passer par le Rwanda.
Oui, en 2025, si vous voulez voyager d’une ville congolaise à une autre, votre meilleure option est de sortir du pays, de passer par le Rwanda, puis de rentrer à nouveau. Une campagne touristique qui dépend des infrastructures d’un autre pays. Si ce n’est pas le summum de l’ingéniosité, qu’est-ce que c’est ?
Et ce qui est le plus incroyable, c’est comment Tshisekedi et son équipe de propagandistes — un cirque de clowns comprenant Patrick Muyaya, Muhindo Nzangi, Julien Paluku, Justin Bitakwira, et cette contradiction ambulante qu’est Denis Mukwege — ont réussi à transformer la réalité en fiction et la fiction en gouvernance.
Maîtrise de la désinformation
Dans la plupart des pays, les gouvernements combattent pour désarmer les rebelles. En RDC, ils les créent, les financent, les arment — et les rebaptisent. Voici les « Wazalendo », un mouvement de milice devenu coup de communication, un Frankenstein propre à Tshisekedi. Un patriote est quelqu’un qui aime son pays. Au Congo, un patriote est quelqu’un qui brûle des villages, tue des civils, et est récompensé par des armes.
Voilà ce que les touristes devraient voir ! « Visitez le Congo », devrait dire l’affiche, « et découvrez comment un gouvernement crée ses propres ennemis pour le plaisir et pour obtenir de l’aide étrangère. »
Et n’oublions pas les génocidaires des FDLR, désormais partenaires officiels de la sécurité nationale. Oui, les mêmes criminels qui ont aidé à orchestrer le génocide contre les Tutsi au Rwanda. En RDC, ils sont maintenant alliés, invités d’honneur dans la lutte contre les Congolais à l’apparence tutsi. Pourquoi les envoyer à La Haye quand on peut les héberger au Nord-Kivu et les payer en minerais ?
Ce n’est pas seulement un scandale moral — c’est un scandale structurel. La RDC récompense l’impunité tout en punissant la citoyenneté. Aucun rebranding ne peut masquer une politique de trahison ethnique.
Et puisque nous parlons de rebranding, parlons de la raison pour laquelle Tshisekedi est tellement obsédé par ces accords footballistiques. Ce n’est pas une question de tourisme. C’est une question d’apaisement. Plus précisément, l’apaisement intérieur des haineux du Rwanda. Dans un pays où la haine du Rwanda se vend mieux que le savon, le camp Tshisekedi a compris que si on ne peut pas gouverner, on peut au moins divertir la foule.
Malheureusement, le populisme en RDC est passé de la rhétorique à la politique : fabriquer un ennemi, ignorer la gouvernance, distraire les masses avec des boucs émissaires politiques.
« Visit DR Congo » n’est pas pour les étrangers — c’est un signal codé adressé à une population gavée quotidiennement de doses d’anti-propagande rwandaise, servies à la télévision d’État, dans les discours publics, et dans des cours universitaires transformés en chasses aux sorcières.
L’élite politique de Kinshasa croit qu’apposer un slogan touristique sur le maillot de Barcelone est une manière de retrouver la dignité africaine. Pas en construisant des routes ou des écoles. Pas en améliorant les soins de santé ou en unifiant le pays. Mais en provoquant le Rwanda.
Ils ne comprennent même pas que le Rwanda n’a pas commencé avec le PSG. Il a commencé par la planification. Par le nettoyage des rues, la création de parcs, la sécurisation des villages, la protection de la faune, et la formation des travailleurs de l’hôtellerie. En RDC, le tourisme commence par une conférence de presse et se termine par un budget volatilisé.
Le tourisme tangible
Si vous êtes curieux de savoir comment institutionnaliser l’échec et la corruption aux plus hauts niveaux, la RDC est votre salle de classe. Venez pour la corruption, restez pour le spectacle. La famille présidentielle gère les mines comme des kiosques de quartier, les seigneurs de guerre dirigent les provinces comme des mafieux, et des millions disparaissent sans aucun audit.
Il n’y a pas meilleur pays pour étudier la logistique du pillage déguisé en gouvernance, où les fonds publics sont des blagues publiques, et la reconstruction nationale un simple slogan échangé entre verres de champagne dans les villas sécurisées de Kinshasa. Visitez la RDC et observez comment la construction de l’État est inversée et l’intérêt national vendu au plus offrant — voire brûlé d’avance.
La RDC est un pays où la décrépitude politique n’est pas accidentelle, mais systémique et rentable.
Pour le monde, « Visit DR Congo » est une bonne blague. Pour Tshisekedi, c’est une politique. Pour le peuple congolais, c’est une cruelle plaisanterie. Pour la paix régionale, c’est une bombe à retardement.
Mais si vous êtes d’humeur aventureuse (et remplaçable), venez donc visiter. Venez voir un gouvernement qui gouverne par des excuses. Une nation riche en minerais, pauvre en principes. Une classe politique qui prospère dans le tumulte, appelle cela du patriotisme, et le vend aux touristes.
Prenez un drone, pas une valise. Emportez du courage, pas de la curiosité. Ne posez pas trop de questions. Venez simplement. Apprenez. Et peut-être pleurez.
Ou riez. Ce sera peut-être la seule chose qui fonctionne encore en RDC aujourd’hui.
Visit DR Congo : où la satire s’écrit toute seule.

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