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RDC : Déception et crise multidimensionnelle sous Tshisekedi

Redigé par Tite Gatabazi
Le 10 octobre 2024 à 03:33

Le climat politique en République Démocratique du Congo (RDC) sous le régime de Félix Tshisekedi est marqué par une profonde désillusion. La colère, l’amertume et la frustration ne se limitent pas au petit peuple. Des voix influentes, à l’instar du Pr Florimont Muteba Tshitenge, expert international en management de projets, et du Cardinal Ambongo, archevêque de Kinshasa, expriment haut et fort leurs inquiétudes face à la dérive du pays.

Dans une récente déclaration amère, le Pr Florimont Muteba Tshitenge a posé une question cruciale : « Qui est légitime parmi ces dirigeants ? Vous avez tous vu comment les élections se sont déroulées avec des machines installées dans les foyers. Nous avons un Parlement de voleurs ».

Ces propos cinglants résument le sentiment d’un fossé entre la classe politique et la population. Le Pr Muteba, comme beaucoup d’autres, voit dans ce Parlement une institution gangrenée par la corruption et l’incompétence, loin des aspirations du peuple.

De son côté, le Cardinal Ambongo a lancé une mise en garde sans équivoque sur France 24 : « Tous les signaux sont au rouge. La RDC est en faillite ». Ces mots forts, prononcés par une figure religieuse respectée, jettent une lumière crue sur l’état de délabrement du pays. Cette faillite n’est pas seulement économique, elle est aussi politique, sociale, culturelle et éthique. Ambongo dénonce l’incapacité du régime à restaurer l’ordre et la justice, laissant une société en proie à la désespérance et à une insécurité croissante.

L’insécurité est aujourd’hui un fléau omniprésent à travers tout le territoire congolais. À l’est du pays, les populations locales sont abandonnées à des milices criminelles et des trafiquants. Pire encore, les accusations se multiplient sur les alliances douteuses entre l’armée nationale et les FDLR. Des cas d’atrocités, comme celui de l’opposant politique Seth Kikuni, victime de violences sexuelles, illustrent l’ampleur de la répression.

Quant aux journalistes, ils payent un lourd tribut face à un régime de plus en plus autoritaire, où la criminalité d’État semble organisée.

Sur le plan politique, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti de Tshisekedi, traverse une crise interne. Cette division affaiblit considérablement le régime, tandis que l’Union sacrée, la coalition qui soutient le président, montre des fissures inquiétantes. Des personnalités comme Vital Kamerhe, qui a échappé à une tentative d’assassinat, et Bahati Lukwebo, ancien président du Sénat, manifestent ouvertement leur mécontentement. Ces tensions internes fragilisent encore plus le pouvoir en place, rendant la gouvernance du pays chaotique.

Pour justifier son incapacité à mener les réformes nécessaires, Félix Tshisekedi invoque régulièrement des contraintes constitutionnelles. Il affirme que la Constitution l’empêche de payer les fonctionnaires ou de réaliser les projets d’infrastructures vitaux pour le développement du pays.

Toutefois, cette justification laisse perplexe une partie de l’opinion publique qui y voit un prétexte pour masquer son manque de leadership et d’action concrète. De plus, le président multiplie les accusations contre des ennemis externes, notamment le Rwanda et son prédécesseur Joseph Kabila, détournant ainsi l’attention des véritables problèmes structurels internes.

La RDC traverse une période de troubles sans précédent sous le régime Tshisekedi. Entre une insécurité galopante, des tensions politiques internes et une répression violente, la colère gronde à tous les niveaux de la société congolaise.

Les élites, comme le Pr Florimont Muteba et le Cardinal Ambongo, sonnent l’alarme face à une faillite qui va bien au-delà de l’économie. Il est désormais urgent pour le président Tshisekedi de prendre la mesure de la situation et de poser les bases d’un redressement durable. Car à défaut de solutions concrètes, la RDC pourrait plonger davantage dans l’instabilité.

En septembre dernier, des centaines de personnes ont manifesté devant le tribunal suprême à Kinshasa, la capitale de la RDC, pour demander la libération des prisonniers politiques.

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