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Vérité sur les massacres de Kasika et Makobola qu’on prête aux Rwandais

Redigé par Victor Mutsinzi
Le 5 octobre 2020 à 10:27

Monsieur Victor Mutsinzi a longtemps œuvré dans les parages de l’Alliance de Forces de Libération du Congo (AFDL) de Laurent Désiré Kabila et des mouvements RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie d’Azarias Ruberwa) et MLC (Mouvement de Libération du Congo) de Jean Pierre Bemba. Dans son long article où montre comment les congolais rwandophones des deux Kivu ont, de tout temps, été pris pour des têtes de turcs, il revient sur les massacres de Kasika et de Makobola qu’une certaine opinion congolaise surchauffée prête aux Rwandais. Ci après l’extrait.

En août 1998, la deuxième guerre éclate en RDC et les Banyamulenge, les Tutsi du Nord-Kivu et certains Bashi civils et militaires sont arrêtés et exécutés sommairement sur l’ensemble territoire sous contrôle des forces armées et de sécurité, et aussi des milices, de Kabila père. Le commandant de la région militaire du Maniema, Moïse Segabiro, ainsi d’autres militaires indexés se sentent menacés de mort et décident de quitter nuitamment Kindu vers Bukavu. Et après un long voyage, le groupe arrive à Kasika et va humblement et amicalement demander un logement chez le Mwami et le curé de la paroisse en croyant avoir franchi la zone du danger.

Mais le lendemain matin, au moment de quitter leurs hôtes et après avoir reçu les assurances du Mwami que la route à emprunter était très sécurisée, les hommes du commandant Moïse Segabiro sont surpris par une attaque des Mayi-Mayi Nyakiliba mêlés à la population au centre même du village de Kasika ; et Moïse visiblement ciblé est froidement abattu ainsi que certains de ses gardes du corps et d’autres encore sont blessés.

Les quelques survivants ripostent en premier en légitime défense (droit reconnu à toute personne agressée) et ensuite pour récupérer les corps de leurs camarades tués et aussi les blessés. Il s’en suivra donc une bataille rangée au milieu du village contre les Mayi-Mayi se servant de la population civile comme bouclier humain. D’où les dommages collatéraux à déplorer et la responsabilité incombe aux criminels Mayi-Mayi qui ont lancé cette attaque contre les innocents passagers.

Il faut souligner que les extrémistes qui exploitent politiquement et haineusement cet événement sanglant n’ont jamais dit la vérité concernant la cause et le nombre de miliciens Mayi-Mayi tués dans ce combat. Ils ont choisi, comme d’habitude, les mensonges et la haine ethnique comme fonds de commerce politique. Aussi, il est bien connu de tout le monde que le nombre de morts recensés de tous les côtés (militaires, civils et Mayi-Mayi) était de 55 personnes.

À Makobola, c’est dans la nuit du 31 décembre 1998 que la position militaire des troupes du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) est attaquée par une centaine d’assaillants lourdement armés et venus en embarcations motorisées sur le lac Tanganyika. Et ici encore, Les miliciens du régime Kabila père se sont servi de la population civile comme bouclier humain dans leur attaque. Les troupes RCD commises à cette position étaient complètement dépassées par la puissance de feu des assaillants qu’il a fallu l’intervention des renforts venus d’Uvira pour changer la donne militaire sur le terrain. Et comme on pouvait aussi bien s’y attendre, des dommages collatéraux au sein de la population civile sont déplorés et la responsabilité incombe avant tout aux assaillants.

Mais l’occasion était encore belle pour les extrémistes congolais pour se faire du capital politique sur le sang des innocents. Non seulement qu’ils ont caché la vérité sur la cause de ces événements sanglants de part et d’autre, mais aussi et surtout les morts au sein des assaillants étaient comptabilisés comme ceux des civils victimes du massacre à vendre auprès de leurs sponsors occidentaux et politiques du régime de Kinshasa de l’époque.

Un autre élément important à noter. Cette attaque est intervenue pendant la période de la stratégie mise en place par le régime Kabila père et qui consistait à « ramener la guerre d’où elle est partie ». C’est-à-dire attaquer et déstabiliser les bases-arrière des troupes du RCD. Et cette stratégie était opérationnalisée par le Consulat général congolais à Kigoma, Tanzanie.En d’autres termes, ces assaillants bien équipés et lourdement armés étaient en mission commandée au service de cette stratégie du régime Kabila père.

Notons aussi que toutes informations détaillées sur Kasika et Makobola sont bien connues par un grand nombre d’autorités politiques congolaises mais qui ont préféré se taire après avoir bénéficié matériellement et politiquement de cette deuxième guerre. On peut citer, à titre d’exemple, Alexis Thambwe Mwamba (président du sénat), Lambert Mende (sénateur), Antipas Mbusa Nyamwisi (Leader du RCD/KML), Norbert Bashengizi Katintima (ancien gouverneur du Sud-Kivu vice-président de la CENI), Elisée Munembwe (Vice-Premier Ministre en charge du Plan), les généraux Amis Kumba Tango Four et Jean-Pierre Ondekane.

« Six millions de morts offerts » par l’International Rescue Committe (IRC) mais introuvables au Congo et nulle part ailleurs.
Dans ses errements d’enquêtes de santé, l’ONG américaine IRC avait offert aux extrémistes congolais le contenu à la propagande haineuse contre les Tutsi en affirmant qu’entre 1998 et 2004, la deuxième guerre avait causé la mort de six millions de morts.Malheureusement, pour ces charlatans chercheurs de l’IRC et les « grands consommateurs » de leur produit, la dynamique de toute population humaine obéit à des règles rigoureuses qui ne laissent pas de la place « auxfantasmes et aux mensonges rentables »pour les deux groupes (http://adrass.net/WordPress/wp-content/uploads/2010/12/Surmortalite_en_RDC_1998_2004.pdf).

Bien à la demande de la Commission Européenne, trois experts de l’Association pour le Développement de la Recherche Appliquée en Sciences Sociales (ADRASS)se sont bien penchés sur cette question en recourant aux techniques appropriées pour la reconstitution de la population congolaise à partir de 1956. Et les résultats obtenus ne laissent aucun doute quant à la réfutation sans appel de l’estimation selon laquelle il y aurait quatre ou six millions de morts causés par la deuxième guerre en RDC.

N’ayant plus « d’acheteurs » pour les six millions de morts introuvables au Congo et partout ailleurs au monde, les extrémistes congolais ont changé le fusil d’épaule en optant pour un autre document aussidiscrédité, à savoir le « Rapport Mapping » devenu le « Nouveau Testament » du pasteur Mukwege. Et on remarquera sans surprise que dans ledit rapport, il n’est nulle part mentionné ou insinué la mort des millions de congolais.D’ailleurs, si on additionne (pour raison d’exercice mathématique) les chiffres manipulés de différents massacres reportés dans les deux provinces du Nord et Sud Kivu (épicentre des deux guerres) entre septembre 1996 et juin 2003, on peut atteindre environde 10 mille morts.

La vérité est bien connue. En fait, ces chiffres manipulés des morts ne servent qu’à couvrir la haine ethnique que les extrémistes congolais nourrissent depuis bien longtemps avant les deux guerres contre les Tutsis dans la sous-région en général et plus particulièrement contre les minorités dans l’Est du pays (Banyamulenge, Tutsi du Nord-Kivu et Hema de l’Ituri).

Minembwe, un destin national

Minembwe, le chef-lieu de la commune rurale qui porte son nom et qui est devenue la nouvelle cristallisation de la haine ethnique envers les Banyamulenge depuis plus de trois ans, a un destin national pour ceux ou celles qui ne le savent pas ou qui l’ont tout simplement oublié.

« Qui s’y frotte, s’y pique », dit bien un proverbe français et aussi la Devise de de la ville de Nancy (région de Lorraine, France).Depuis les années 60, Minembwe continue à administrer une leçon politique et militaire aux différents régimes, autorités et rébellions congolais ainsi qu’à d’autres forces occultes qui ont tenté et tentent encore d’y opérer l’épuration ethnique contre les enfants du terroir, les Banyamulenge.

Le premier dans ce registre fut Laurent-Désiré Kabila avec sa rébellion muleliste qui tenta à plusieurs occasions entre 1967 et 1973 de déstabiliser Minembwe, avant que les guerriers Banyamulenge n’infligent une défaite militaire au maquis de Hewa Bora. Et Kabila père n’avait plus de choix que de se réfugier en Tanzanie d’où on est allé le récupérer en 1996.

À partir du mois d’août 1998, Minembwe est dans le viseur de Kabila père qui espérait prendre une revanche sur la défaite cuisante infligée à son maquis de Hewa Bora par les guerriers Banyamulenge en début des années 70. Même avec l’appui des Interahamwe et miliciens Mayi-Mayi, les forces du gouvernement de Kinshasa bien positionnées à Kilembwe et environs n’y parviendront pas. Kabila père, quant à lui, son sort sera serré le 16 janvier 2001 dans son bureau du Palais de Marbre à Kinshasa.

Depuis bientôt trois ans, la coalition FARDC, Mayi-Mayi et leurs alliés des rebelles burundais (RedTabara, FNL et FOREBU) mène une épuration ethnique contre les Banyamulenge sur les Hauts-Plateaux de l’Itombwe (Fizi, Mwenga et Uvira) avec tuerie des civils, destruction des villages et razzia du gros bétail. Et si cette coalition est la partie visible de l’iceberg sur le terrain, la planification s’est faite dans des officines bien connues au niveau national et international. Ce plan macabre était d’ailleurs pensé et mis en route pour ne durer que de quelques mois seulement.


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