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J.B Ruthiririza attaque en règle Honoré Ngbanda pour son discours niant la congolite des Banyamulenge

Redigé par Jean Baptiste RUTHIRIRIZA NKANIKA
Le 7 octobre 2020 à 08:00

Jean Baptiste Ruthihiririza est un homme de la société civile du Sud Kivu. Natif des hauts plateaux de Mulenge, il est écœuré de voir des politiciens qu’il juge bas, s’en prendre à sa tribu de Banyamulenge, premiers occupants de la forêt vierge des hauts plateaux de Mulenge depuis 1510 d’après des écrivains qui situent réellement leurs origines coupées au Rwanda. Ils ne sont pas le premier peuple à avoir agi de la sorte. La terre était grande. Elle était à prendre ou à laisser.
Maintenant que le Gouvernement de Félix Tshisekedi tente de stabiliser ces gros espaces en proclammant Mulenge comme une Commune administrative gérée par un Bourgmestre Munyamulenge, ses deux adjoints étant respectivement Bembe et Fuliru, cette nouvelle reconnaissance officielle des Banyamulenge par le Pouvoir central de Kinshasa tombe comme une flamme jetée dans la brousse sèche. Les ténors de cette antipathie proche de la haine contre la tribu congolaise des Banyamulenge ont des leaders. Ngbanda a décidé d’en être le porte-flambeau. Mais il y a aussi un prélat, et non des moindres, l’Evêque d’Uvira, Mgr Sebastien Muyengo, qui gère catholiquement la longue contrée de Mulenge. Sa sortie politique qui enflamme les esprits de pauvres ruraux congolais dans laquelle il monte contre la décision de Kinshasa de reconnaître la congolité des Banyamulenge en nommant à la tête de cette commune un natif local, sonne comme une conspiration vaste contre cette ethnie où Rome serait alors impliqué du moment que cet Evêque qui produit un document vidéo viral sur Youtube dechargeant toute la cargaison de haine contre cette ethnie sans qu’il soit rappelé à l’ordre de porter l’évangile de l’amour et non les raisins de la haine dans ses ouailles par le Pape.
Arrivera-t-il de temps de voir les intellectuels des deux provinces des Kivu parvenir à établir une certaine société civile qui est à la base de ce complot criminel : L’EURAC, ce réseau d’ONGs européennes opérant dans l’Est de la RDC ?, la CENCO/Conférence Episcopale de l’Eglise catholique congolaise du Cardinal Fridolin Ambongo qui ne s’en cache pas ? Des politiciens proches de ce Cardinal qui s’estiment avoir indûment perdu leur fauteuil présidentiel ? Une société civile pourtant bien en vue mais pour laquelle fuit cette défense de la citoyenneté congolaise égale et identique pour tous ?

La longue lettre résumée de M. J.B Ruthihiririza à l’hon. Honoré Ngbanda :

Monsieur, c’est depuis un certain temps que vous contestez la nationalité congolaise des Banyamulenge, emboitant ainsi le pas à certains compatriotes du Sud-Kivu et d’ailleurs qui ont choisi volontairement de ramer à contre courant de l’histoire. Intellectuel et homme d’Etat bien connu dans notre pays, j’ai du mal à croire que votre déni de la nationalité congolaise des concernés soit le fait de l’ignorance de votre part, ce qui serait surprenant si tel était le cas. Tout comme il serait aussi regrettable si c’est volontairement que vous le faites.

Pendant plus de 500 ans, cette tribu a garde la purete de sa race. peu ou surtout pas de brassages interethniques

Les documents historiques qui prouvent que l’établissement des Banyamulenge en RDC est bien antérieur au partage de l’Afrique sont nombreux. Cependant, point n’est besoin pour moi de vous les étaler ici. Je préfère plutôt vous donner quelques cas des gens qui ont tenté bien avant vous de contester leur nationalité et qui n’ont pas obtenu gain de cause, tout simplement parce qu’il n’est pas facile de falsifier l’histoire. Toutefois, Je vous citerai aussi quelques documents de l’époque coloniale pour démontrer la véracité de ce que j’affirme.
Une entière congolité légalement constatée par la puissance tutélaire belge

Au début des premières élections qui précédèrent la date de l’accession de notre pays à l’indépendance, deux personnalités Fuliru (Malandura et Shishi) s’opposèrent à ce que les Banyamulenge pussent voter. C’était au poste de Mulenge, dans le territoire d’Uvira. Suite à cette opposition, Mr Herman, qui était le chef de ce poste, descendit à Uvira pour porter l’affaire devant l’administrateur colonial du territoire Mr Depelchin. Ce dernier lui dira que ces gens auxquels on voulait interdire le vote, leurs ancêtres étaient établis au Congo avant la création l’Etat Indépendant du Congo et qu’ils étaient des citoyens congolais et par ce fait, ils devaient voter à l’instar des autres citoyens. Les belges qui ont tranché ce jour là savaient bien qu’ils les avaient trouvés sur place lorsqu’ils sont venus coloniser le Congo.

Pouvez-vous prétendre en savoir plus qu’eux aujourd’hui sur les Banyamulenge ?
Certains témoins de cet événement sont encore en vie aujourd’hui et quiconque voudra vérifier ce récit pourra les contacter facilement. A l’époque, non seulement ils avaient voté, mais aussi certains d’entre eux avaient été élus comme conseillers au niveau des collectivités locales. Il s’agit de Mr Simon BISHIRIMBEHO dans le secteur de Tanganika, des MM Stephano MUHINDANYI (feu mon beau-père) et Isaac KARAMUDOGA dans la chefferie Bavira et Mr Yohana MUGABE dans le secteur d’Itombwe. Les deux derniers seront malheureusement tués en 1966 respectivement à Rugabano dans le secteur d’Itombwe et à Kirumba dans la collectivité Bavira par les rebelles mulelistes de la tribu Bembe, de laquelle se recrutent encore aujourd’hui les mai-mai qui mènent une fois de plus la vie dure aux Banyamulenge. Quelle est cette tête bien-pensante qui peut croire que l’on avait élu des étrangers au niveau des collectivités locales ? Vous comprenez clairement que la loi de 1972 que vous brandissez à tout bout de champ, qui aurait accordé la nationalité congolaise aux Banyarwanda d’une manière collective n’a jamais concerné les Banyamulenge.

La vache, leur equivalent general, se multiplie a la perfection sur ces hauts plateaux exempts de la mouche Tse Tse

Sous l’époque Mobutu, les négationnistes de la congolité des Banyamulenge sont encore battus
En 1969, il y eut un recensement général avant les élections qui allaient avoir lieu en 1970. La question de la nationalité des Banyamulenge fut encore soulevée par quelques individus mal intentionnés. L’affaire fut portée devant le Gouverneur du Kivu de l’époque, Mr Henri Désiré Takizala. Par sa lettre n° 212-2220-054-A.I.C-69 adressée au Commissaire du District du Sud-Kivu, il précisa que « les Banyarwanda d’Itombwe (les Banyamulenge) sont parmi les ethnies fondatrices de l’Etat Indépendant du Congo et sont des congolais d’origine ». Ils prirent part au recensement. Signalons qu’à l’issue des élections législatives de 1970, le territoire d’Uvira fut représenté par deux députés, dont un citoyen Munyamulenge, en la personne de notre regretté frère l’Honorable Isaac Gisaro Muhoza qu’une mort à la fois brutale et prématurée arracha à l’affection de tous les siens en plein mandat législatif en mars 1980.

Pensez-vous que la population d’Uvira avec ses intellectuels s’étaient tous laissés représenter au niveau national par un étranger sans broncher ? Ceux qui avaient entériné sa candidature au niveau national n’avaient-ils pas étudié son CV ? Je vous rappelle de plus que c’était deux ans avant la fameuse loi de 1972 devenue votre cheval de bataille. D’aucuns ont prétendu que les Banyamulenge avaient pris des armes en 1996 pour acquérir la nationalité congolaise par la force. Et les kadogo non Banyamulenge et leur maître à eux tous le feu Président Laurent Désiré Kabila, pour quoi les avaient-ils prises ? Pour aider les Banyamulenge à avoir la nationalité ? Quelle absurdité ! Comment pouvaient-ils combattre pour arracher ce qu’ils possédaient déjà de par l’histoire ? Ceux d’entre eux qui avaient pris des armes avec d’autres congolais contre votre régime l’ont fait pour des motifs connus d’eux-mêmes, autres que celui de leur nationalité.

La vache, c'est leur activite economique essentielle depuis des siecles


Des cartes pour citoyen distribuées aux Banyamulenge en 1974

En 1974, ce problème refit surface quelque part dans le Sud-Kivu au moment de l’octroi des cartes d’identité pour citoyen. Certains de leurs compatriotes contestèrent leur droit d’en avoir. Le gouverneur de l’époque, Mr Ndebo Akanda di Nenkeza tranchant lui aussi en faveur des Banyamulenge par une lettre officielle et les cartes d’identité leur furent délivrées. Les colons belges et ces deux anciens gouverneurs du Kivu savaient tous très bien que les Banyamulenge n’avaient aucun problème de nationalité en RD Congo.

Dans votre vidéo, vous parlez de tensions qui auraient existé entre les Bembe et les Banyamulenge et qui auraient été à la base de l’expulsion de ces derniers du secteur de l’Itombwe toujours en 1953. Encore un tissu de mensonges. Il n’y a aucun Bembe ou Munyamulenge, moins encore un document historique qui peut confirmer qu’il y eut une quelconque tension entre leurs communautés avant 1964, année où éclata la rébellion muleliste.

Au début des années 50, il y eut une conversion massive des Banyamulenge au christianisme. Les premiers convertis d’entre eux furent baptisés dans les églises se trouvant dans les villages des Bembe dans l’Itombwe forêt. Mon propre père fut baptisé à Kisangani, aux environs de Kitibingi, en Septembre 1950. Le premier baptême dans l’Itombwe savane eut lieu chez les Banyamulenge le 18/05/1951 à Tulambo, chez le tout premier Pasteur Munyamulenge qui s’appelait Matayo Mwungura. Le suivant eut lieu à Kakuku (un village Bembe) le 30/05/1951. Donc, en 1953, année de vos tensions imaginaires, les Banyamulenge et les Bembe appartenaient à une même communauté religieuse avec un même Révérend Pasteur Bembe en la personne de feu Stephano Mukyoku d’heureuse mémoire et dont mon papa fut l’un des proches collaborateurs parmi les pasteurs Banyamulenge.

Les Banyamulenge combattent les mulelistes de Kabila en 1964 et sont remarques par le regime Mobutu pour leur bravoure a combattre ces rebelles qui razzient leurs vaches. Ils sont recrutes nombreux dans les FAZ/Forces Armees Zairoises a partir des annees 1968

Banyamulenge et Babembe vivent en parfaite harmonie
A la place des tensions, il y avait une convivialité totale et une parfaite harmonie. Parler de tensions tribales à cette époque relèverait d’une pure chimère. Durant cette même période, des jeunes Banyamulenge fréquentaient l’école chez les Bembe dans l’Itombwe forêt, précisément à Kitibingi. Signalons que ceux d’entre eux qui ne se prenaient pas en charge étaient hébergés dans des familles Bembe. Nous avons encore aujourd’hui des vieux (Muringa Laban et Gaturuturu Elias) qui ont terminé leurs études primaires en 1956 ensemble avec Mr. Kyembwa Walumona (ancien Gouverneur du Sud-Kivu) à Kalambi non loin de la cité de Mwenga. Monsieur, tout ceci eût-il été possible durant une période des tensions entre les Bembe et les Banyamulenge ? A vous de répondre.

Dans l’annexe de l’arrêté no 15 du 16 Août 1937 créant le secteur de Tanganika, vous trouverez des noms des chefs des villages Banyamulenge (aux côtés des chefs Bembe), notamment Mr Lutambwe dans le groupement Basimuniaka et Mr Moasha (Muhasha) dans le groupement Balala. Cet arrêté fut signé à Constermansville (Bukavu aujourd’hui) le 06 Août 1937 par le Chef de la Province, Mr J. NOIROT. D’après votre entendement, pouvait-on confier la gestion d’une entité locale à un étranger ?

L'association des Tutsi congolais est recemment officiellement agreee a Kinshasa : Photo souvenir.

Dans le procès-verbal du conseil du Secteur de l’Itombwe tenu le 24.09.1947 à Luemba (à plus ou moins 3 kilomètres au sud de Kipupu) et qui était présidé par l’Administrateur du Territoire Mr DERYCKE, vous trouverez trois groupes qui y apparaissent. Il s’agit de : Basimuniaka, Basimukindji et Baniarwanda (Banyamulenge). Parmi les participants , se trouvaient les Banyamulenge SEBASAZA et SEMALINGA (qui représentait Mr Muhire dans cette réunion). Qui pouvez-vous convaincre que l’on avait invité des étrangers à siéger au Conseil du Secteur d’Itombwe en 1947 ? Même ceux de nos voisins dont les oreilles sont souvent caressées par vont propos mensongers n’y croient pas parce qu’ils connaissent la vérité. Ceci étant, ne trouvez-vous pas que devenez le dindon de la farce ?

Voici en plus un récit éloquent d’un événement post colonial.

Dans le compte rendu du conseil de Secteur de Tanganika, dans le territoire de Fizi, tenu du 01 au 04 Juin 1962 et qui était présidé par Mr Kinioni Monebatu (Mwenebatu), vous trouverez un Munyamulenge parmi les huit membres du conseil. Il s’agit de Mr Bisirimbeo (Bishirimbeho) Simon, qui avait été élu en même temps que ses pairs Bembe. Dans ce même document vous trouverez que Mr Mvuka fut désigné notable de la cité de Itasha (Gitasha) avec quatre capitas Banyamulenge sur les six que comptait ladite cité. Il s’agit des MM Lukabanira (Rugabanira), Kahota (Gahota), Muhavu et Nyandinda. Notons qu’au moment des premières élections locales dans notre pays, il n’y avait pas encore dans ce secteur de refugiés tutsi rwandais auxquels vos patriotes mai-mai assimilent abusivement aux Banyamulenge. Quelques questions Monsieur : pensez-vous sincèrement que l’on avait élu un étranger comme membre du conseil du secteur et trois ans après, quatre parmi les siens nommés notables ? Leurs collègues Bembe ne connaissaient-ils pas leur origine ? Me direz-vous qu’à cette époque les Bembe étaient incultes au point de ne pas savoir distinguer qui était étranger ou non dans leur secteur ?
(…)

Face aux razzia, les Banyamulenge tiennent des reunion de village pour arreter des strategies de defense

Les Notables Banyamulenge refusent de signer l’expulsion de leurs terres par des fermiers blancs
S’agissant de votre document de 1953, voici les faits réels. Avant 1952, les sociétés CFL et SAAK avaient décidé d’implanter une société d’élevage bovin dans l’Itombwe, précisément dans les entités qui étaient occupées et gérées par les Banyamulenge notamment Tulambo, Itara, Irundu et Minembwe, entités dans lesquelles ils pratiquaient déjà l’élevage. Signalons que Tulambo était dirigé par Muhire, Itara par Sebasaza, Irundu par Sebihunga et Minembwe par Ruvugwa. En 1951, un géomètre fut envoyé dans la région pour explorer ce que sera l’étendue du domaine de la société d’élevage ELIT alors en gestation. Bien que la société portât le nom de l’Elevage de l’Itombwe, secteur du territoire de Mwenga, remarquons que sa concession s’était étendue jusqu’à Minembwe dans le territoire de Fizi. En 1952, tous les Banyamulenge furent expulsés de leurs terres de l’Itombwe et de Minembwe au profit donc de la nouvelle société. Alors que la décision de les déposséder de leurs terres était déjà mise en application, Mr SCHEWALL se rendit dans la contrée en tant qu’Officier de Police Judicaire pour une enquête de fixation des limites de ladite société. L’expropriation des terres des Banyamulenge fut sanctionnée par un procès-verbal signé le 13 Janvier 1954 à Luemba.

Seuls les notables Bembe de l’Itombwe qui n’avaient rien à perdre signèrent ledit procès-verbal avec l’enquêteur susmentionné. Il s’agit des MM KISALE, MALEKANI, MUNIAKA et MUKUMA. Vous remarquerez qu’en bas des noms des notables Banyamulenge SEBIHUNGA et MUHIRE repris dans ce procès-verbal, il n’y a ni signatures ni empruntes digitales car ils refusèrent de cautionner l’expropriation de leurs terres. C’est au notable Matiyabo du secteur de Lulenge où il y avait des savanes propices à l’élevage bovin que le colonisateur demandera de chercher un endroit où les Banyamulenge chassés de leurs terres pouvaient être relocalisés avec leurs troupeaux de vaches. Notons qu’ils ne s’installèrent même pas dans le secteur de Lulenge comme le demandait les colons belges. La plupart retournèrent dans le territoire d’Uvira et d’autres s’installèrent dans la partie orientale du secteur de l’Itombwe, en bordure des limites occidentales du territoire d’Uvira.

Voilà le sens de votre document de 1953 dont vous tordez le sens et que vous présentez comme si on y parlait de l’installation des étrangers rwandais fraichement arrivés dans le milieu. Signalons que dans ce même procès-verbal, on parle d’un fonds d’indemnisation qui avait été proposé aux Banyamulenge contre leurs terres ; ce qu’ils refusèrent. Ce fonds fut logé dans un compte à la CADECO à Bukavu sous la gestion du Chef du secteur de l’Itombwe de l’époque. Seuls ses descendants peuvent peut être dire avec qui il s’était partagé cet argent. D’après vous, pouvait-on indemniser des étrangers pour avoir perdu des terres qu’ils n’avaient pas achetées et qui ne leur appartenaient pas d’aucune manière ? Je vous laisse donner la réponse en tant qu’un homme instruit.
(…)
En 1968, plusieurs jeunes Banyamulenge furent massivement incorporés dans l’Armée Nationale Congolaise(ANC) dont le Commandant suprême n’était autre que votre frère de tribu, le feu Marechal Mobutu. Pensez-vous qu’il ne fut pas au courant du recrutement de ceux-là que vous appelez aujourd’hui des étrangers rwandais ? C’était après que les autorités militaires à Uvira et Fizi eurent remarqué leur bravoure dans leurs combats contre les rebelles muleliste issus des tribus voisines Fuliru et Bembe, tribus d’origine des mai-mai qui ont tué, détruit les maisons, les églises et razzié des dizaines des milliers des vaches des Banyamulenge (…).

Des jeunes gens transportent les corps des femmes tuees par les Mai mai qui volent leur betail

Ces jeunes militaires issus de notre tribu avaient contribué à enrayer la rébellion muleliste dans notre région. Ils serviront ensuite sous les drapeaux dans plusieurs coins du pays et plusieurs d’entre eux tombèrent sur le champ d’honneur. D’après vous, ont-ils combattu dans l’ANC en tant que des mercenaires étrangers ? De cette génération, il en restait encore très peu dont deux qui ont été assassinés en 1998 à Kinshasa après avoir servi leur pays pendant environ 30 ans, non pas parce qu’ils avaient trahi leur patrie, mais parce que ils étaient nés tutsi. Il s’agit des MM Sebaganwa(un oncle paternel) et Ndahinda(un cousin croisé). Le premier a péri avec deux de ses fils. Le second fut pendant des années au service du Général Baramoto que vous connaissez bien plus que moi. Il pourra vous dire s’il l’avait eu à son service un mercenaire rwandais ou un militaire congolais. Vous trouverez leurs traces dans différents camps militaires de la ville de Mbandaka depuis 1969 et de Kinshasa au Camp Kokolo, de 1977 jusqu’à leur assassinat en 1998. Sachez que de 1968 jusqu’à ce jour, notre armée n’a jamais manqué en son sein des ressortissants Banyamulenge. Il y en a encore aujourd’hui jusqu’au niveau des officiers généraux. Je me demande si, à cause de leur facies, vous ne les incluez pas parmi les militaires rwandais dont vous dénoncez sans cesse l’infiltration au sein des FARDC. (…)

A vrai dire, les Banyamulenge n’ont pas un problème de nationalité en RDC. Ils sont plutôt victimes d’une haine ethnique de la part de certains de leurs compatriotes. Moi qui vous écris, je suis natif du secteur d’Itombwe, territoire de Mwenga dans le Sud-Kivu. Encore tout jeune, j’avais vu le livret d’identité de mon grand père paternel lui délivré par les belges. Son emballage d’origine était un étui métallique brillant (probablement en aluminium) frappé de l’effigie d’une étoile. Les caractères imprimés dedans étaient en français et en flamand. L’année approximative de sa naissance estimée par le colon belge était 1875, à Gihande, entre Katobwe et Mulenge, dans l’actuelle collectivité Bafuliru en territoire d’Uvira. Comme vous pouvez le constater, de par cette date estimée de la naissance de mon grand père, aucun homme sensé ne peut mettre en doute ma nationalité congolaise. Pourtant, à cause de la haine ethnique et de l’intolérance, j’ai failli être tué par ceux qui m’accusaient d’être rwandais, comme si être rwandais était une infraction punissable par la mort en RD Congo. Au cours d’une nuit de décembre 1981, trois étudiants tutsis (dont moi) furent attaqués presque simultanément dans trois homes différents sur le campus de l’Université de Kinshasa. Le lendemain vers la mi-journée, lorsque j’étais encore couché dans la salle d’urgence des cliniques universitaires où l’on soignait mes blessures, j’apprendrai que l’on venait de surprendre un étudiant en train de glisser les tracts dans les toilettes du home 20, lesquels tracts parlaient de l’« opération herbe » qui visait les étudiants tutsi de l’UNIKIN. L’étudiant en question était originaire de Nyantende, dans la périphérie sud de la ville de Bukavu, non loin de la frontière avec le Rwanda. Moins d’une semaine plus tard, les étudiants originaires du Kivu avaient manifesté dans l’enceinte de l’Université avec un calicot sur lequel on avait écrit que tous les tutsi étaient des rwandais (sic). Combien parmi mes agresseurs pouvaient prouver qu’ils étaient plus congolais que moi, surtout ceux-là dont les domiciles des parents étaient juchés sur les hauteurs surplombant les rives occidentales du Lac Kivu et de la rivière Ruzizi à quelques pas du Rwanda voisin et dont la morphologie est identique à celle de la majorité des rwandais ? Etaient-ils plus congolais par le simple fait qu’ils étaient des bantous ? Permettez-moi de vous dire que ceux de nos voisins qui contestent faussement la nationalité congolaise des Banyamulenge le font sciemment, tout simplement par haine des tutsi. Voilà Monsieur, la danse dans laquelle vous vous êtes mêlé sans en connaître ni la musique ni le rythme. Dès lors que vous connaissez la vérité, allez-vous continuer sur la même voie de l’erreur ?
(…)

Une seance de souvenir des leurs sauvagement massacres par les rebelles mai mai au su et au vu des troupes des FARDC

Monsieur, être patriote, ce n’est pas seulement crier en permanence contre le Rwanda ; c’est aussi bien gérer et bien gouverner le pays pour une meilleure distribution de ses richesses à ses citoyens. Je me souviens encore de quelques paroles du Président Mobutu qui précédaient les informations en langue française à la radio vers le début des années 70 où il disait : « Mabele tozali na yango, Nzambe atondisa biloko » Pour dire : les terres nous en avons, Dieu en remplies des richesses. Qu’avez-vous fait de ces richesses ? Comment les avez-vous distribuées à vos concitoyens pendant votre règne ? Direz-vous toujours que c’est à cause des tutsi rwandais que vous n’avez pas pu le faire ? Pendant plus de trente ans de règne, votre régime n’est pas parvenu à hisser notre pays sur la voie du développement. Il n’a au contraire que régressé.
(…)
Quid du vocable ‘’Banyamulenge’’ qui fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis belle lurette et qui semble hanter votre esprit ? Les termes Baniaruanda[1], Banyarwanda ou Banya-Rwanda[2], les Pasteurs de l’Itombwe[3], les Tutsis de l’Itombwe[4] et les Banyamulenge[5] ont été utilisés pour designer les membres d’une même et seule tribu. Les concernés ont opté pour cette dernière appellation dont Monsieur Depelchin[5] donna explicitement l’origine suite à ses recherches. Selon ces dernières, ce sont les leurs demeurés dans le royaume précolonial du Rwanda qui les appelaient des Banyamulenge en référence à l’endroit où ils s’étaient établis depuis 1510 dans ce qui deviendra plus tard l’Etat Indépendant du Congo, en suite le Congo Belge et enfin la RD Congo.

Monsieur, en tant qu’intellectuel, vous savez que la nationalité d’un individu ne dépend ni de son nom, ni de celui de sa tribu, de son ethnie, de son facies ou de sa race, mais plutôt de son histoire. Ceci étant bien compris, le débat sur le vocable ‘’Banyamulenge’’ est sans objet. En 1971, des millions des congolais étaient devenus des zaïrois du jour au lendemain. Un jour après ce changement du nom, qui est ce géographe qui pouvait situer le pays appelé Zaïre sur la carte du monde ? Aucun. Pouvait-on ainsi conclure que ce pays et ses habitants appelés zaïrois n’existaient pas ? Bien que n’existant pas encore dans aucun manuel de géographie et d’histoire, le Zaïre et les zaïrois étaient bel et bien là ! Donc, nier la nationalité congolaise aux tribus dont les noms ne se trouvent pas sur une liste que vous détiendriez est un non sens.
(…)

La plupart d'entre eux ont leurs batons comme arme de defense : Ils savent bien le manier

Monsieur, de tout ce qui précède, toute personne sensée peut se rendre compte que de par leur histoire, les Banyamulenge n’ont aucun problème de nationalité en RD Congo, terre de leurs ancêtres. Ils sont plutôt victimes de l’intolérance et de la haine ethnique comme tous les autres tutsis à l’Est de notre pays, de la part de certains extrémistes congolais.
Je reste convaincu que le jour où tous les responsables congolais mettront leur génie au service du bien être des populations de leur pays, celui-ci décoléra pour la réalisation du rêve des pères de l’indépendance. A savoir, bâtir un pays plus beau qu’avant dans la paix et en assurer la grandeur. A ce moment là, les guerres inutiles et interminables, la misère des populations d’un pays immensément riche potentiellement, l’intolérance, la haine ethnique et son cortège de malheurs n’auront plus droit de cité dans notre pays. Etes-vous prêt pour mettre la main à la pâte ?


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