La Révolution en marche ou quand l’AFC/M23 s’enracine et se consolide

Redigé par Tite Gatabazi
Le 15 septembre 2025 à 05:57

Les révolutions, contrairement aux illusions nourries par ceux qui persistent à les réduire à des convulsions passagères, ne s’installent ni dans l’improvisation ni dans l’éclat fugace d’une victoire militaire.

Elles se bâtissent dans la durée, pierre après pierre, par une organisation méthodique, une discipline intérieure et un rapport constant aux aspirations des peuples qu’elles prétendent défendre. L’histoire de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) en fournit, jour après jour, une démonstration éclatante.

La cérémonie tenue à Rumangabo le 14 septembre dernier, au cours de laquelle furent présentés 7 437 nouveaux commandos, incarne plus qu’une simple démonstration de force : elle traduit une logique de consolidation patiente et réfléchie. Ces troupes, venues d’horizons divers, anciens militaires des FARDC, combattants Mai-Mai Wazalendo, recrues fraîches, symbolisent la fusion d’expériences, de trajectoires et d’engagements au sein d’un même idéal.

En six mois de formation, l’AFC/M23 a forgé un corps d’élite, discipliné et aguerri, qui illustre le sérieux d’un projet politique et militaire dont la profondeur échappe à ceux qui, à Kinshasa, persistent à l’envisager avec condescendance.

Car la révolution, pour s’enraciner, ne peut se contenter de slogans ; elle se juge à ses œuvres. En reconstruisant des forces armées crédibles, en intégrant d’anciens adversaires dans une structure cohérente, en réhabilitant la dignité de combattants marginalisés, l’AFC/M23 tisse peu à peu le tissu d’une légitimité qui ne repose pas sur la rhétorique mais sur des faits tangibles.

Là où le pouvoir central s’obstine à se bercer d’illusions, persuadé qu’un mouvement contestataire s’évanouira de lui-même, comme la brume dissipée par les premiers rayons du jour, la réalité est tout autre. Le mouvement, loin de se contenter d’exister, s’ancre méthodiquement dans le territoire et dans les consciences. Chaque recrutement, chaque phase de formation, chaque initiative concrète en faveur des populations locales devient un jalon dans la construction patiente d’une légitimité incontestable.

Ce n’est pas par la rhétorique ni par les proclamations creuses que se forge la permanence d’une force révolutionnaire, mais par l’efficacité tangible de ses actions, par la cohérence de sa stratégie et par sa capacité à structurer durablement ses forces. Ainsi, à chaque pas, il affirme sa présence et sa pertinence, rendant illusoire l’espoir du pouvoir central de voir le mouvement se dissoudre de lui-même.

Cette implantation progressive révèle une intelligence stratégique qui conjugue discipline militaire et sens aigu de la proximité avec les populations. Le mouvement ne se limite pas à l’occupation physique du territoire ; il s’emploie à instaurer des relations de confiance, à répondre aux besoins de ceux que l’État abandonne, et à démontrer que son engagement n’est ni éphémère ni opportuniste.

La pérennité d’un projet révolutionnaire se mesure ici non pas à la vitesse de ses victoires ponctuelles, mais à sa capacité à construire un ordre parallèle, à consolider ses structures internes et à projeter dans le temps l’autorité qu’il revendique. Ce processus, patient et méthodique, transforme la perception même du pouvoir : ce qui semblait être une force marginale et transitoire se révèle être un acteur structuré et résilient, capable de remodeler les équilibres politiques et militaires.

En définitive, toute révolution durable s’impose moins par la fureur de ses gestes que par la constance silencieuse de son ancrage. Là où l’adversaire demeure passif, aveuglé par sa propre inertie ou bercé par des illusions, le mouvement, par ses œuvres et sa discipline, s’installe, se renforce et imprègne le paysage sociopolitique de sa présence.

Il démontre ainsi que la légitimité ne se décrète pas, elle se conquiert et s’entretient dans la durée, grâce à une articulation constante entre stratégie, efficacité et service rendu à ceux qui constituent le véritable socle de tout pouvoir : la population.

Dans cette perspective, ce n’est plus la force brute ni la menace immédiate qui assurent la prééminence d’un acteur révolutionnaire, mais la profondeur de son projet et la solidité de ses structures, qui, jour après jour, font de l’éphémère un ordre durable et de l’ombre un pouvoir tangible.

Au-delà du seul terrain national, la consolidation méthodique de l’AFC/M23 influe également sur le rapport de forces diplomatique et sur la perception internationale de la situation congolaise. Là où certains États et instances multilatérales, trompés par l’apparente instabilité ou par les récits simplifiés de Kinshasa, entretenaient l’illusion d’un mouvement temporaire et désordonné, la structuration progressive et visible de l’alliance impose désormais une lecture révisée.

La crédibilité et la permanence de ses forces, combinées à une articulation cohérente entre leadership militaire et coordination politique, démontrent aux observateurs étrangers qu’il ne s’agit pas d’un simple insurrection éphémère mais d’un acteur politique et militaire capable de peser durablement sur les équilibres régionaux.

Cette influence s’exerce également dans le champ humanitaire et stratégique. Les décisions et actions de l’AFC/M23, qu’il s’agisse de protéger des populations ou de stabiliser des territoires, redéfinissent la manière dont la communauté internationale envisage l’intervention et le soutien. Les rapports de force se déplacent imperceptiblement : les instances de sécurité et de diplomatie, autrefois tentées de minimiser l’impact du mouvement, sont désormais contraintes de reconnaître son rôle structurant et de tenir compte de son existence dans toute négociation ou plan de résolution des conflits.

Dans ce contexte, la consolidation du mouvement ne relève plus seulement de la logique interne ou militaire, mais devient un facteur déterminant de la diplomatie régionale, imposant un ajustement des perceptions et des stratégies, et rappelant que la pérennité d’un acteur révolutionnaire se mesure autant à son ancrage local qu’à sa capacité à transformer l’évidence de sa présence en une donnée incontournable sur la scène internationale.

Il faut le dire sans détour : ce n’est pas la faiblesse du centre qui assure la durée d’une révolution, mais la constance de sa vision, la fidélité à sa mission et sa capacité à répondre aux attentes de ceux qui vivent dans les marges de l’État et qui subissent l’abandon.

L’AFC/M23 a compris que la légitimité naît d’abord de la proximité avec les populations et de la volonté de leur offrir protection, justice et sécurité.

Dans un pays en proie à l’inertie institutionnelle et à la décomposition de son armée régulière, l’AFC/M23 impose désormais une vérité politique incontournable : une révolution, lorsqu’elle se déploie avec patience et détermination, s’installe dans les consciences, s’enracine dans les territoires et finit, tôt ou tard, par redessiner le cours de l’histoire.

Contrairement aux idées reçues, les révolutions ne se résument pas à des victoires militaires fugaces : elles se construisent patiemment. L’AFC/M23 en offre un exemple quotidien

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