Elle réagit à une déliquescence morale et institutionnelle qui, depuis des décennies, a transformé la politique nationale en une vaste mascarade, où les valeurs cardinales : civisme, exigence, respect de l’autorité légitime, politesse élémentaire ont été tournées en dérision, caricaturées et dégradées jusqu’à l’oubli.
La Conférence nationale souveraine avait déjà diagnostiqué, il y a plus de trente ans, cette inversion des repères : l’éthique sacrifiée à l’arrivisme, le service public bradé au profit de la prédation, l’État réduit à une scène de pillages.
Le pouvoir actuel, en s’acoquinant avec les forces négatives, en stigmatisant ses propres concitoyens en les traitant d’« infiltrés » ou de « traîtres », n’a fait qu’aggraver cette fracture et enraciner un ressentiment profond.
C’est dans ce contexte de faillite symbolique et politique que les populations de l’Est, loin de sombrer dans l’extrémisme, ont choisi de se redresser, de se lever pour défendre ce qui leur reste de plus sacré : leur pays, leur culture, leur jeunesse, leur dignité.
C’est là que réside la singularité de la révolution en cours : à rebours des gesticulations verbales et du tumulte des capitales, l’AFC/M23 œuvre, patiemment et méthodiquement, à un travail de titan. Sur le terrain, dans les villes et les collines du Kivu, ce mouvement entreprend de réhabiliter les infrastructures, de rendre à la population cette denrée rare entre toutes qu’est la paix, et de remettre en marche des services publics longtemps en sommeil.
La justice, les services sociaux de base, les structures éducatives et sanitaires sont peu à peu relevés de leurs ruines, non comme des instruments de propagande, mais comme des leviers concrets de reconstruction et de dignité retrouvée.
Ainsi, loin du vacarme des polémiques et des anathèmes, se dessine une autre histoire : celle d’une révolution silencieuse, enracinée dans la volonté des peuples de l’Est de reconquérir leur destin. Elle ne s’impose pas par la violence d’une idéologie, mais par la force tranquille d’un redressement moral et civique.
Elle rappelle que les nations ne s’élèvent pas seulement par les discours creux des capitales, mais par l’effort patient de celles et ceux qui, dans l’ombre des collines et au cœur des communautés, rétablissent les fondements de la vie commune.

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