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Les stratégies de diversion du CNDD-FDD face à la crise au Burundi

Redigé par Franck_Espoir Ndizeye
Le 14 mai 2024 à 12:01

Pour détourner l’attention de la grave crise économique et sociale qu’il a engendrée, le régime du CNDD-FDD orchestre des attaques contre les civils et accuse faussement le Rwanda d’en être responsable.

Ces manipulations ne sont pas nouvelles et s’inscrivent dans ce que l’on nomme une « stratégie de diversion ». Des techniques qui visent à détourner l’attention d’une situation donnée vers quelque chose de différent, souvent dans le but de gagner un avantage stratégique.

Le Burundi traverse une crise économique profonde, exacerbée par la difficulté des citoyens à se procurer des biens de première nécessité.

Ils critiquent la gestion calamiteuse du président Ndayishimiye, dont les discours, souvent incohérents, ne correspondent pas à ce que l’on attend d’un chef d’État.

En dépit des difficultés rencontrées par la population, il se vante de sa richesse considérable et défie quiconque de rivaliser avec lui.

Le pays est rongé par une corruption endémique. Les responsables pillent les caisses de l’État avec la complaisance sinon la complicité du président.

En 2022, l’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, OLUCOME, a interpellé le président Ndayishimiye pour qu’il agisse contre le détournement des fonds de l’Etat à travers divers projets gouvernementaux.

Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME, souligne que ces pratiques corrompues sapent non seulement la confiance des investisseurs mais aggravent aussi les inégalités sociales en privant les citoyens des ressources essentielles.

"La corruption est un cancer qui ronge nos institutions et empêche les investissements susceptibles de transformer notre économie", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Bujumbura le 8 mai 2024.

Comparé à ses voisins de la région des Grands Lacs, le Burundi reste en retrait, sa situation étant aggravée par une instabilité politique qui freine les initiatives économiques internationales et régionales.

Les économistes et experts régionaux concordent sur la nécessité d’adopter des mesures efficaces contre la corruption et pour la bonne gouvernance afin de relancer l’économie burundaise.

Le pays souffre aussi d’une pénurie de produits pétroliers, de sucre et de devises étrangères, et endure des coupures continues d’eau et d’électricité.

Face à ces défis, Ndayishimiye blâme les citoyens mécontents qui sont contraints de marcher pour aller travailler.

Alors que l’attention se porte sur lui et sur son parti, accusés de consacrer tout leur temps et leurs efforts à la propagation de discours de haine et d’idéologies génocidaires contre les tutsi Congolais dans l’Est de la RDC, Ndayishimiye use de tactiques de diversion pour détourner l’attention de la crise socio-économique paralysante.

Il se présente comme la victime d’un complot de déstabilisation extérieur, justifiant ainsi une répression accrue contre les opposants, réels ou supposés.

Les forces de l’ordre procèdent à des arrestations arbitraires, regroupant les hommes dans des stades pour des motifs obscurs.

Les attaques à la grenade contre la population ont pour but de discréditer l’opposition croissante à la tyrannie, en attribuant ces actes criminels à des innocents manipulés par le Service national de renseignement, le SNR.

À l’approche des élections de 2025, Ndayishimiye, conscient de la fragilité de son pouvoir, semble prêt à tout pour le conserver. Bien qu’il se targue de sa ruse, ses mensonges répétés le rendent ridicule.

Le CNDD-FDD doit comprendre que les Burundais, exaspérés par la misère et la violence du régime, sont en colère. Malgré les affirmations du régime, ils savent que le parti au pouvoir est le seul responsable de leur tragédie. La fuite en avant du CNDD-FDD pourrait bien précipiter sa chute.


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