MONUSCO ou l’illusion coûteuse d’une paix introuvable

Redigé par Tite Gatabazi
Le 10 septembre 2025 à 02:02

Depuis plus d’un quart de siècle, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) engloutit à elle seule près d’un milliard de dollars américains chaque année.

Ce budget pharaonique, censé incarner l’engagement de la communauté internationale en faveur de la paix et de la stabilité, se heurte à une réalité cruelle : l’efficacité de cette mission demeure inversement proportionnelle aux sommes qui lui sont allouées.

L’Est de la RDC, loin de se pacifier, s’est transformé en un terreau prolifique où les groupes armés prolifèrent comme des champignons après la pluie, sous le regard impuissant voire complaisant de cette force censée restaurer l’autorité de l’État et protéger les populations civiles.

Le constat est d’autant plus accablant que la MONUSCO, loin de maintenir une neutralité irréprochable, s’est vue reprocher une collaboration tacite, parfois même ouverte, avec certaines factions notoirement criminelles, notamment les FDLR. Une telle compromission constitue une souillure inqualifiable du drapeau onusien et un véritable sacrilège au regard du mandat qui lui fut confié.

Comment peut-on prétendre œuvrer à la stabilisation d’un pays tout en pactisant avec les forces négatives qui en alimentent le chaos ? Cette contradiction disqualifie moralement la mission et annihile toute confiance des populations locales, désormais convaincues que l’ONU n’est plus un arbitre impartial, mais un acteur parmi d’autres dans la cartographie des violences.

À présent, l’organisation se lamente sur ses difficultés budgétaires, comme l’a confessé Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, lors de son point de presse à Béni le 7 septembre.

Celui-ci a reconnu les « incertitudes sévères » pesant sur le financement des missions, évoquant des plans de contingence et l’éventualité de restrictions drastiques. Mais la vérité est plus cinglante : nul ne pleure réellement l’amenuisement des ressources d’une mission perçue comme inefficace, incompétente, et parfois complice de ceux-là mêmes qu’elle devait combattre. La réduction de ses activités, loin de constituer une tragédie, apparaît presque comme une délivrance pour des populations lassées des promesses creuses et des proclamations sans lendemain.

En vérité, la MONUSCO s’est muée en une bureaucratie onusienne coûteuse, déconnectée du terrain, prisonnière de ses propres contradictions. Elle symbolise moins la paix espérée que l’échec patent du multilatéralisme lorsqu’il se confond avec la complaisance et l’inertie.

Le désengagement financier que l’on redoute aujourd’hui ne ferait qu’officialiser ce que les faits ont déjà démontré : la mission n’a pas su, et ne saura sans doute jamais, offrir au Congo l’horizon de stabilité dont il a un besoin vital.

La MONUSCO engloutit à elle seule près d’un milliard de dollars américains chaque année

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