Quand Kigali rappelle le parlement européen à l’ordre

Redigé par Tite Gatabazi
Le 12 septembre 2025 à 05:31

Le ministre rwandais des Affaires étrangères, l’ambassadeur Olivier Nduhungirehe, a une vertu rare dans le concert feutré de la diplomatie : celle de remettre chacun à sa juste place, sans langue de bois, mais avec l’élégance d’un propos ferme, mesuré et irréfutable.

Sa récente intervention, adressée au Parlement européen, relève de cette parole claire et salutaire qui rompt avec les hypocrisies convenues. À l’heure où certaines institutions européennes se permettent d’ériger des résolutions à tonalité néocoloniale, Kigali rappelle que le temps de l’infantilisation des nations africaines est bel et bien révolu.

Car enfin, que penser d’un Parlement européen qui, au nom d’une prétendue défense des droits, offre sa tribune à des personnalités controversées, dont les noms résonnent moins par leur probité que par leurs démêlés avec la justice dans leur propre pays ?

Corruption, détournements de fonds publics, trafic d’influence, et jusqu’au blanchiment d’argent : tel est le pedigree de certains orateurs érigés, depuis Strasbourg ou Bruxelles, en victimes d’un régime qui aurait le tort impardonnable de ne pas céder aux injonctions extérieures.

Le Rwanda, une souveraineté conquise et jalousement gardée

Il convient pourtant de rappeler une évidence que certains semblent feindre d’oublier : le Rwanda est une nation souveraine, indépendante, maîtresse de son destin depuis qu’elle s’est affranchie de la tutelle.

Cette indépendance, forgée au prix d’épreuves tragiques, n’est pas une concession mais une conquête. Elle ne se discute pas, elle ne se négocie pas : elle s’impose comme une donnée irréductible de l’histoire contemporaine.

Croire que des résolutions adoptées dans l’entre-soi des hémicycles européens pourraient peser davantage que la légitimité historique et politique d’un État qui s’est reconstruit sur ses propres ruines, relève au mieux de la naïveté, au pire de l’arrogance.

Le Rwanda n’a ni à se justifier, ni à se plier aux jugements péremptoires de ceux qui n’ont pas su, en leur temps, prévenir les drames qui ont endeuillé sa terre.

La fin des illusions néocoloniales

Ce que l’ambassadeur Nduhungirehe a exprimé avec force, c’est précisément cela : une page de l’histoire est tournée, définitivement. Les temps où l’Europe distribuait les bons et les mauvais points aux nations africaines, comme un maître d’école corrigeant ses élèves, sont derrière nous.
Le Rwanda, par sa trajectoire de résilience, sa stabilité politique et son rayonnement régional, incarne cette Afrique qui ne quémande plus mais affirme sa place.

Aucune résolution, aussi solennelle soit-elle, ne saurait inverser ce cours. Les postures néocoloniales appartiennent à un passé dont les peuples africains ne veulent plus. Ce que Bruxelles a peut-être du mal à admettre, Kigali l’a formulé avec une limpidité qui devrait dissiper toute ambiguïté : la souveraineté du Rwanda n’est pas négociable. Elle est acquise pour de bon, à jamais et pour toujours.

Le ministre des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe, a rappelé au Parlement européen que l’Afrique n’est plus à infantiliser

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