Quand Mélenchon pactise avec l’islamisme

Redigé par Tite Gatabazi
Le 12 septembre 2025 à 01:09

Il est des épisodes qui, par leur brutalité symbolique, révèlent à nu les contradictions d’un pays et la fragilité de ses institutions intellectuelles.

Ainsi en est-il de la mise en demeure adressée aux éditions Plon, trois semaines avant la parution de l’ouvrage du journaliste et poète franco-syrien Omar Youssef Souleimane, intitulé Les Complices du mal. Par ce geste d’intimidation juridique, un courant politique qui se prétend porteur d’émancipation et de vérité tente de bâillonner une voix dissidente, laquelle n’est autre que celle d’un exilé ayant fui la tyrannie d’Assad pour chercher refuge dans une démocratie supposée être le havre des libertés.

L’épisode, à lui seul, dit beaucoup de la crise morale dans laquelle s’enfonce la vie publique. La France, terre d’accueil des penseurs persécutés, pays des Lumières et de la liberté de conscience, voit désormais se dresser, au cœur même de son espace républicain, une meute idéologique qui s’efforce de réduire au silence les voix qui osent dévoiler les compromissions.

Car tel est l’objet du livre d’Omar Youssef Souleimane : exposer, preuves à l’appui, les connivences troubles entre une partie de la gauche radicale et l’islamisme politique, ce nouvel obscurantisme qui s’avance masqué sous le voile du discours antiraciste et prétendument émancipateur.

Qu’une telle enquête suscite des foudres avant même sa parution révèle une vérité dérangeante : la peur a changé de camp. Ceux qui, hier encore, donnaient des leçons de morale et se posaient en gardiens autoproclamés des libertés, redoutent désormais la lumière crue qui dévoile leurs ambiguïtés. Ils tremblent devant la démonstration implacable qu’une partie de leur militantisme n’est plus que l’alibi commode d’une collusion avec des forces hostiles à la République, à la science et à la démocratie.

Car l’alerte lancée par Souleimane dépasse de loin la simple polémique partisane. Elle touche à l’essence même du pacte républicain. L’histoire nous l’a enseigné avec une cruauté récurrente : lorsque l’extrême gauche s’allie à des forces obscurantistes au nom d’un ennemi commun, ce sont toujours les valeurs universelles qui s’effondrent, et la liberté qui se retrouve sacrifiée sur l’autel des calculs stratégiques. L’antisémitisme, que l’on croyait relégué aux marges honteuses de l’histoire, refait surface par ces passerelles idéologiques, toléré, parfois relativisé, par ceux-là mêmes qui se targuent de combattre toutes les discriminations. Une telle complaisance n’est pas une erreur tactique : elle constitue une faute historique.

L’écrivain syrien, qui a connu la répression d’un régime sanguinaire, rappelle une évidence glaciale : le silence, l’aveuglement ou la complicité face à l’islamisme sont les fossoyeurs de la République. Et lorsque la France insoumise, au lieu d’affronter ce péril avec la rigueur et la lucidité que commande l’intérêt général, préfère museler un auteur par des procédés judiciaires, elle signe sa faillite morale et intellectuelle.

En définitive, il revient aux citoyens, aux lecteurs, aux consciences libres de déjouer ces tentatives d’intimidation. Lire ce livre, se confronter à son diagnostic, ce n’est pas seulement un geste de curiosité intellectuelle, c’est un acte de résistance démocratique.

Car la République n’est pas menacée d’abord par la force brutale de ses ennemis extérieurs, mais par la lâcheté et la duplicité de ceux qui, à l’intérieur, pactisent avec les idéologies de haine.

Omar Youssef Souleimane, par son parcours et son courage, incarne le meilleur de ce que la France devrait défendre : la liberté d’expression, la lucidité face aux périls et la fidélité à l’universel. À vouloir faire taire sa voix, ses détracteurs ne révèlent que leur propre faiblesse et la fragilité d’une cause fondée sur le déni et la peur de la vérité.

Il est des épisodes qui, par leur brutalité symbolique, révèlent à nu les contradictions d’un pays et la fragilité de ses institutions intellectuelles

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