Doha en attente et Washington à l’horizon

Redigé par Tite Gatabazi
Le 12 novembre 2025 à 12:29

Selon le journal Africa Intelligence, la cérémonie de signature de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, maintes fois reprogrammée, pourrait désormais se tenir le 21 novembre à la Maison-Blanche.

Washington justifie ce report par l’emploi du temps chargé du président américain Donald Trump.

Les parties prenantes du processus de Washington peinent manifestement à se mettre d’accord sur la date de cette signature solennelle.

L’administration Trump avait initialement proposé le 23 octobre, puis le 13 novembre, avant de repousser l’échéance au 21 novembre. Les invitations officielles doivent être adressées sous peu au président Kagame et à son homologue congolais Félix Tshisekedi.

Ce dernier se retrouve placé sous une pression diplomatique d’une intensité extrême, Washington insistant pour que la signature intervienne sans retard, tant la crédibilité du processus est en jeu. Massad Boulos, conseiller pour l’Afrique, qui n’avait reçu aucune confirmation préalable de la part des services de la Maison-Blanche pour la date du 13 novembre, se retrouve en première ligne pour rendre compte du calendrier incertain.

La précipitation est d’autant plus forte que la signature de l’accord par les ministres des Affaires étrangères rwandais et congolais, en juin dernier, avait déjà été largement retardée par les affrontements persistants dans l’est du Congo, où l’Alliance Fleuve Congo/ M23 continuent de libérer de vastes portions du territoire.

A Kinshasa, la situation sur le terrain est jugée peu propice à la ratification d’un accord de paix, dont la portée réelle serait illusoire tant que les forces insurgées demeurent actives.

Sous la pression directe de Washington, le gouvernement congolais a néanmoins consenti, le 7 novembre, à signer le cadre d’intégration économique régionale, conçu autour de projets transfrontaliers tels que le barrage de Ruzizi III. Cependant, l’application concrète de ce cadre reste conditionnée par le Concept d’Opérations (CONOPS) prévu dans l’accord de paix : la neutralisation des FDLR, groupe armé initialement composé de génocidaires suivie de la cessation des « mesures défensives » rwandaises.

Parallèlement, Kinshasa attend la visite du chef d’AFRICOM, le général américain Dagvin Anderson, initialement annoncée pour début octobre. L’espoir est d’obtenir, lors de cette visite, des garanties sécuritaires permettant d’assurer une mise en œuvre effective du processus. Car si les signatures à Doha et à Washington apparaissent comme des jalons diplomatiques majeurs, la traduction concrète de ces engagements sur le terrain demeure une toute autre entreprise, semée d’embûches et soumise à la réalité des rapports de force.

En définitive, Félix Tshisekedi se trouve pris dans un étau diplomatique d’une rare intensité : sollicité pour apposer sa signature d’abord à Doha, puis transporté à Washington pour une seconde validation solennelle, il est désormais confronté à la double nécessité de concilier un calendrier imposé par ses partenaires internationaux et une réalité sécuritaire qui rend l’application de tout accord profondément incertaine.

L’écart entre les signatures symboliques et la mise en œuvre réelle illustre le gouffre persistant entre ambition diplomatique et complexité du terrain.

Selon Africa Intelligence, la signature de l’accord RDC-Rwanda, reportée à plusieurs reprises, pourrait se tenir le 21 novembre à la Maison-Blanche, faute de disponibilité de Donald Trump

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