En effet, Corneille Nangaa, ancien Président de la Commission électorale de la RDC, avait organisé en décembre 2023 une réunion à Nairobi, qui avait abouti au lancement du mouvement AFC, opposé au gouvernement du Président Félix Tshisekedi.

Le 15 octobre dernier, Kabila et ses partisans se sont à nouveau réunis dans la capitale kenyane pour créer un nouveau mouvement intitulé «  Sauvons la RDC  », visant à trouver des solutions aux problèmes du pays, notamment l’insécurité et la détérioration de l’économie.

Ces initiatives ont provoqué de vives réactions de la part des autorités congolaises, qui accusent le Kenya de servir de refuge à des acteurs déstabilisateurs et affirment que le nouveau regroupement de Kabila viserait à perturber la sécurité nationale, en lien avec l’AFC et le mouvement M23.

Dans une interview accordée à Al Jazeera, le Président Ruto a tenu à préciser que le Kenya ne pouvait empêcher des personnes non criminelles de disposer d’un espace pour exprimer leurs idées. «  Le Kenya est un pays démocratique. La RDC dit : ‘Des personnes se sont réunies à Nairobi’, parfois je n’en suis même pas informé, car nous garantissons la liberté et la démocratie  », a-t-il expliqué.

«  Nous n’empêchons personne de venir à Nairobi. Nous expulsons seulement les criminels ; ceux qui cherchent la liberté et un espace pour s’exprimer ont le droit de le faire. C’est le seul endroit où ils peuvent exposer leurs préoccupations  », a-t-il ajouté.

Le Président Félix Tshisekedi, qui a souvent critiqué le Kenya, accuse Ruto d’avoir retardé les pourparlers initiés par l’ancien Président kenyan Uhuru Kenyatta, visant à réunir les Congolais concernés par les conflits dans l’est de la RDC, la récente réunion de Kabila et de ses partisans semblant avoir encore aggravé les tensions.

Le président Ruto a affirmé que le Kenya n’aurait en aucun cas bloqué la tenue de réunions de l’opposition congolaise à Nairobi, invoquant le respect de la démocratie