Des acquisitions immobilières en Belgique, réalisées en un temps record, aux comptes offshore révélés par Vidiye Tshimanga, ancien conseiller stratégique du Président, chaque révélateur semble confirmer une stratégie de captation systématique des ressources publiques et privées, au mépris de la légalité et de l’éthique.
Mais le signal le plus frappant de cette appropriation indue se manifeste dans l’usage détourné des fonds publics. Le FONAREV, institution censée assurer la gestion rigoureuse et transparente des ressources destinées aux victimes des violences sexuelles a été instrumentalisé pour servir des intérêts de la famille présidentielle.
Quinze millions de dollars, somme colossale pour un État en proie à d’innombrables besoins fondamentaux, furent attribués à la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi, désormais rebaptisée Fondation LONA, pour une opération humanitaire destinée aux réfugiés burundais du Sud-Kivu.
Or, la valeur réelle de l’aide matérielle distribuée, 612 tonnes de vivres et quelques biens de première nécessité, n’excédait pas un demi-million de dollars, d’après les évaluations du marché régional. Une différence abyssale de 14,5 millions de dollars s’est ainsi évanouie dans des circuits opaques et des opérations douteuses, illustrant le mécanisme de siphonnage organisé au sein même des institutions censées protéger les plus vulnérables.
Une stratégie de prédation systématique et ses conséquences
Cette pratique ne relève plus de simples malversations isolées ; elle constitue une méthode, une stratégie de prédation systématique et structurée. Elle révèle un modus operandi clair : transformer la gestion publique en machine à enrichissement privé, tout en cultivant une image de philanthropie et de bienveillance.
La Fondation LONA, supposée incarner l’aide humanitaire et la solidarité, devient ainsi un instrument de légitimation et de blanchiment moral pour des pratiques profondément corruptrices.
Au-delà de la simple question financière, c’est l’ensemble du contrat social entre l’État et ses citoyens qui est mis à mal. La population, spectatrice impuissante de cette captation de richesses, devient l’otage de l’opulence ostentatoire d’une famille qui transforme la République en patrimoine privé.
Les institutions publiques, au lieu d’être des garantes de l’intérêt général, se trouvent instrumentalisées au profit d’intérêts particuliers, générant frustration, défiance et désenchantement.
Le cas du FONAREV et de la Fondation LONA illustre donc une tendance inquiétante : la concentration de la richesse et du pouvoir dans les mains d’une seule famille, au détriment des impératifs de développement, de justice sociale et de transparence.
La République, dans ce schéma, n’est plus qu’un décor tandis que les acteurs principaux s’emploient à maximiser leur enrichment personnel sous le regard contrit et résigné des citoyens. L’urgence est dès lors claire : sans mécanismes de contrôle véritablement indépendants et sans une société civile vigoureuse, cette dérive de prédation risque de se consolider, condamnant durablement le pays à l’injustice et à l’inégalité.

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