Urgent

Félix Tshisekedi roule à contre-sens

Redigé par Tite Gatabazi
Le 2 octobre 2025 à 12:27

Pour qui observe, avec gravité et constance, la scène politique congolaise, une évidence s’impose : Félix Tshisekedi semble s’acharner à avancer à contre-courant de la raison et de l’histoire.

Ses défenseurs les plus indulgents, rares il est vrai, persistent à imputer ses égarements à l’influence délétère d’entourages mal choisis. Mais cet argument ne résiste guère à l’épreuve des faits : c’est bien lui qui nomme ses conseillers, c’est lui qui valide leurs orientations, c’est lui enfin qui endosse la responsabilité de leurs dérives. Se complaire dans l’illusion de l’innocence du prince mal conseillé revient à ignorer que le souverain demeure, en dernière instance, comptable de ses choix et de ses actes.

À mesure que son mandat s’avance, l’actuel président multiplie les décisions qui révèlent une gouvernance chaotique et une inquiétante désinvolture institutionnelle.

Forcer la démission de Vital Kamerhe, autrefois allié et désormais sacrifié sur l’autel de calculs partisans ; condamner Joseph Kabila à une mort symbolique et politique ; piétiner sans vergogne l’accord de Doha, fruit pourtant d’efforts de conciliation ; recourir à des mercenaires en méconnaissance des principes mêmes de souveraineté ; priver l’Est de services bancaires et d’aide humanitaire au risque d’une famine politique et sociale ; enfin envisager la retouche constitutionnelle pour s’octroyer un troisième mandat : toutes ces initiatives, si disjointes qu’elles paraissent, forment en réalité un chapelet de gestes imprudents et incendiaires.

Elles ne relèvent pas d’une audace maîtrisée mais d’une impulsion mal pensée, d’une politique sans boussole où l’effet immédiat prime sur l’intérêt national, au mépris des conséquences à moyen et long terme.

Ce qui rend ces actes d’autant plus alarmants, c’est l’atroce déficit de lucidité stratégique qui les sous-tend : absence de réflexion prospective, incapacité à lire les signaux du temps et des circonstances, méconnaissance des équilibres régionaux et des attentes profondes des populations.

Là où la prudence exigée par la responsabilité d’un chef d’État imposerait diagnostic posé et calibrage des réponses, l’on observe une succession d’impulsions qui fragilisent l’État, affaiblissent les institutions et attisent les rancœurs.

En fin de compte, ce n’est pas seulement la légitimité politique qui est mise en péril, mais la capacité même de la nation à se projeter sereinement dans l’avenir, victime d’un pouvoir qui confond manoeuvres partisanes et stratégie d’État.

Autant d’actes qui trahissent une fuite en avant périlleuse et une volonté obstinée de domestiquer l’État à des fins personnelles.

Loin de consolider son pouvoir, ces manœuvres hasardeuses creusent sa propre tombe politique. En défiant les règles constitutionnelles, en humiliant ses partenaires, en martyrisant des populations déjà éprouvées par des décennies de conflits et de misère, Félix Tshisekedi s’isole davantage et se condamne lui-même.

Au lieu d’ériger des ponts de réconciliation et de restaurer la confiance entre la nation et ses institutions, il aligne des ruptures, sème la discorde et attise la défiance.

Deux années avant l’échéance de son mandat, l’actuel président, par son entêtement et sa gouvernance erratique, hypothèque l’avenir de la République démocratique du Congo et prépare, de ses propres mains, la ruine de son règne.

Pour qui observe la scène politique congolaise, constate que Félix Tshisekedi va à contre-courant de la raison et de l’histoire

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