Urgent

L’outrance de Nicolas Sarkozy contre le corps judicaire

Redigé par Tite Gatabazi
Le 2 octobre 2025 à 12:22

Nul, pas même celui qui fut un temps dépositaire de la magistrature suprême, n’échappe à la loi. Or, Nicolas Sarkozy persiste à se présenter en victime d’une prétendue machination judiciaire, alors même que plusieurs condamnations le visant sont désormais coulées en force de chose jugée.

Ce rappel n’est pas accessoire : il est essentiel pour comprendre l’incongruité de sa posture. Dans un entretien au Journal du Dimanche, l’ancien chef de l’État ne se borne pas à commenter ses affaires. Il franchit un pas inquiétant : il dénigre ouvertement les magistrats, les institutions et l’autorité des jugements rendus.

De la défense légitime à la propagande corrosive

La critique de décisions judiciaires est admissible dans une démocratie. Mais lorsqu’un ancien président affirme que sa condamnation « violait toutes les limites de l’État de droit », qu’il dénonce des « pratiques contraires à l’État de droit » et qu’il stigmatise les juges en parlant de « mensonge, de complot et d’insulte », il ne s’agit plus d’une contestation : c’est une campagne de dénigrement.

Nicolas Sarkozy, au lieu d’assumer la rigueur des verdicts, pratique la désinformation. Il inverse les rôles, se drapant dans une posture de martyr pour mieux salir ceux qui incarnent la justice républicaine. Cette rhétorique corrosive, relayée par ses soutiens médiatiques, menace l’équilibre fragile entre liberté de parole et respect de l’autorité judiciaire.

Trop, c’est trop : l’honneur du corps judiciaire

Face à cette dérive verbale jugée intolérable, une vingtaine d’avocats, mus par le souci de préserver la dignité des institutions et l’autorité du droit, ont résolu de saisir le parquet de Paris d’une plainte circonstanciée pour outrage à magistrat et atteinte à l’autorité de la justice.

Par ce geste solennel, ils entendent marquer une frontière claire entre la légitime liberté d’expression d’un justiciable et l’entreprise délibérée de discrédit portée contre l’institution judiciaire.

Leur initiative, qui s’apparente à un acte de salubrité publique, vise à rappeler que la République ne saurait tolérer qu’un ancien président, fût-il auréolé de son passé politique, se permette d’ébranler par ses invectives la confiance des citoyens dans l’indépendance et la probité de ceux qui rendent la justice en son nom.

Leur démarche n’est pas anecdotique : elle exprime une lassitude profonde face à la stratégie répétée de délégitimation des institutions. Car au-delà du cas Sarkozy, il s’agit de défendre le socle de la République. Si un ancien président peut impunément réduire la justice à un instrument de complot, que reste-t-il de la confiance des citoyens dans l’État de droit ?

L’heure est venue de rappeler que nul ne saurait instrumentaliser sa stature politique pour miner la crédibilité de la magistrature. L’ex-président, aujourd’hui simple justiciable, doit se soumettre à ce qu’il a incarné hier : l’autorité de la loi.

Nul n’échappe à la loi, pas même un ancien chef d’État. Pourtant, Nicolas Sarkozy se présente en victime d’une prétendue machination judiciaire, malgré ses condamnations désormais définitives

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