Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé, ce jeudi, la relaxe du philosophe Raphaël Enthoven, poursuivi pour injure publique par La France insoumise. L’intéressé avait eu l’audace ou la lucidité de qualifier ce mouvement politique de « détestable, violent, complotiste et passionnément antisémite ».
Par sa décision, la magistrature a réaffirmé que le débat d’idées, fût-il vigoureux, appartient à la libre respiration de la démocratie, et qu’il ne saurait être muselé par ceux qui, prétendant incarner le peuple, en trahissent l’esprit.
Ce jugement, d’une portée symbolique majeure, ne se contente pas de blanchir un intellectuel : il trace une ligne de partage entre la critique légitime et la persécution idéologique. En reconnaissant le droit d’énoncer une opinion sévère sur La France insoumise, la justice française a rappelé que la liberté d’expression ne saurait être à géométrie variable, soumise aux caprices d’un parti qui, trop souvent, confond la contestation politique avec la vindicte et l’anathème.
Mais derrière le verdict, une vérité plus profonde se dessine : celle d’un mouvement politique désormais relégué sur le banc de la société, frappé par sa propre démesure. LFI, sous l’impulsion de Jean-Luc Mélenchon, semble avoir épuisé le capital moral de l’indignation pour sombrer dans le ressentiment.
A force de se poser en victime, le parti s’isole, cultivant un langage de fracture, attisant les antagonismes qu’il prétend dénoncer. Les juges n’ont pas seulement acquitté Raphaël Enthoven ; ils ont implicitement rappelé que la République ne saurait tolérer que la violence verbale et le complotisme deviennent les instruments d’un combat politique.
Richard Malka, avocat du philosophe, l’a résumé avec la sobriété des esprits lucides : « Cette décision est totale, et j’espère que La France insoumise saura en tirer les leçons ». Encore faudrait-il que l’introspection l’emporte sur la colère, que la réflexion remplace la posture, et que la conscience du bien commun prévale sur le narcissisme des certitudes.
La justice, dans sa hauteur tranquille, a distingué le bon grain de l’ivraie. Mais combien en tireront vraiment l’enseignement ? Car si les tribunaux peuvent dire le droit, ils ne peuvent imposer la sagesse. Or, dans le tumulte des rancunes et des slogans, c’est bien cette sagesse qui manque le plus à un mouvement devenu, pour beaucoup, l’incarnation même de la division.














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