Urgent

Un aveu tardif et inoperant de la Monusco

Redigé par Tite Gatabazi
Le 25 septembre 2025 à 10:48

Il est des révélations qui ne sont plus que des constats d’échec. La déclaration de Madame Vivian Van de Perre, représentante adjointe du Secrétaire général de l’ONU en charge des opérations et de la protection des civils, lors de sa conférence de presse à Beni le 24 septembre, appartient à cette catégorie.

Affirmer que « la solution à la crise a l’Est de la RDC n’est pas militaire » après trois décennies de convulsions meurtrières, ce n’est pas ouvrir une voie nouvelle, c’est se contenter de confesser une impuissance accumulée. La MONUSCO, présente depuis plus de vingt ans et dotée de moyens colossaux, n’a ni protégé efficacement les populations civiles, ni contenu les insurrections, ni empêché les agressions récurrentes. Cet aveu tardif s’apparente dès lors à un constat d’inopérance.

Le piège du double discours

Loin d’apparaître comme une redéfinition stratégique, cette position ne fait que révéler l’embarras d’une mission désormais prisonnière de ses contradictions. La MONUSCO reconnaît que le M23 est légitime, mais, dans le même souffle, elle en appelle au dialogue comme unique voie de règlement.

La mission, censée protéger les civils par une présence armée, en vient à nier la pertinence de l’option militaire, se condamnant ainsi à un discours paradoxal : admettre le danger sans proposer de rempart, constater la violence sans envisager d’action. Ce double langage, devenu récurrent, traduit l’inefficacité structurelle d’une opération qui, par frilosité politique autant que par calcul diplomatique, n’ose plus confronter les causes réelles du conflit.

Une mission disqualifiée par son immobilisme

Ce qui frappe, au-delà des mots, c’est le discrédit croissant qui frappe la MONUSCO aux yeux des populations congolaises comme des observateurs internationaux. De mission de paix, elle est devenue symbole d’immobilisme. De garante espérée, elle est perçue comme spectatrice résignée. En proclamant que trente années de guerre « doivent cesser », elle ne fait que répéter, avec un pathos convenu, l’évidence dont souffrent les populations chaque jour.

Mais le monde n’attend plus des proclamations : il attendait des actes, une fermeté, une protection effective. En lieu et place, il ne trouve qu’une diplomatie onusienne compromise, timorée et désormais inaudible.

L’histoire retiendra que la MONUSCO, engluée dans ses propres contradictions, n’aura pas su prévenir les drames qu’elle était venue conjurer. Et qu’en définitive, elle incarne moins la promesse de la paix que le naufrage d’une mission qui s’est disqualifiée par son inertie.

La MONUSCO, présente depuis plus de vingt ans et dotée de moyens colossaux, n’a ni protégé efficacement les populations civiles, ni contenu les insurrections, ni empêché les agressions récurrentes

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