Urgent

L’ONU ferme les yeux et le passé menace de se répéter

Redigé par Tite Gatabazi
Le 1er octobre 2025 à 03:21

« Le défi auquel la République démocratique du Congo est confrontée apparaît avec une acuité inquiétante : il suffit d’observer comment le Rwanda, malgré la rareté de ses ressources minérales, parvient à en tirer un bénéfice tangible et de comparer cela aux résultats produits par la prétendue démocratie en RDC. Si tel est le visage de la démocratie que la RDC prétend incarner, alors elle ne correspond en rien au modèle de gouvernance que le Rwanda souhaite voir s’épanouir », déclarait avec gravité l’Ambassadeur rwandais auprès des Nations Unies, Martin Ngoga.

Son intervention devant le Conseil de Sécurité ne se limitait pas à un constat : elle était une dénonciation brûlante de l’aveuglement et de la complaisance internationaux. Pendant que la RDC organise, armera et tolère les FDLR, héritières directes des criminels génocidaires de 1994, la communauté internationale, par le biais de rapports édulcorés, détourne le regard.

« Le problème n’est pas de savoir si les FDLR sont Rwandais ou non. Le problème est qu’ils doivent être neutralisés. » Et pourtant, les rapports du Conseil de Sécurité passent à côté des évidences : la haine se propage sur les réseaux sociaux, dans les salles de classe, jusque dans les églises, où des enfants de dix ans sont exposés à un endoctrinement violent. Des phénomènes que l’ONU semble traiter comme des incidents mineurs, quand ils sont en réalité le ferment de futures catastrophes.

L’Ambassadeur Ngoga a également mis en lumière un paradoxe criant : chaque attaque des FDLR contre le Rwanda est immédiatement prise en compte par les pays du Conseil de Sécurité, qui émettent des avertissements à leurs citoyens.

« Si vingt et une attaques en trente et un ans ne suffisent pas à invoquer l’Article 51 de la Charte des Nations Unies, quel seuil faudra-t-il atteindre ? » s’est-il interrogé.

Ce paradoxe traduit une double norme intolérable, qui confine à la complicité par omission. Le Conseil de Sécurité, par son silence, par son aveuglement, reproduit les erreurs du passé : le Rwanda de 1994, Srebrenica en 1995… Des tragédies où l’inaction internationale a été complice du massacre. Aujourd’hui encore, la passivité face aux FDLR met en péril la vie de millions de civils et la stabilité régionale.

« Cela nous est arrivé une fois. Nous avons écouté les prêcheurs de haine, et nous avons été massacrés comme du bétail. Cela ne se reproduira jamais. » Ces mots ne sont pas de simples paroles : ils sont l’avertissement solennel d’un État qui refuse d’être la victime d’une nouvelle indifférence internationale.

Le temps n’est plus aux demi-mesures. Il est impératif que le Conseil de Sécurité rompe avec l’hypocrisie institutionnelle et assume sa responsabilité première : protéger les peuples contre les crimes de masse, sanctionner les fauteurs de guerre et mettre fin à l’impunité.

La tolérance de l’ONU face aux FDLR serait non seulement une erreur stratégique, mais une faute morale, qui ferait peser une menace sur toute la région des Grands Lacs.

L’histoire, une fois encore, nous observe. Le Rwanda et la région ne peuvent se permettre de subir le prix de l’aveuglement. Le monde doit agir maintenant, ou se rendre complice d’une nouvelle tragédie.

L’intervention de l’ambassadeur rwandais Martin Ngoga devant le Conseil de sécurité a dénoncé avec force l’aveuglement et la complaisance internationaux

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